Cela fait désormais plus de 30 ans que 2100 représente pour les politiques, une sorte d’horizon lointain lorsqu’il s’agit de se projeter sur une Terre qui se réchauffe. RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE – Mais l’échéance se rapproche désormais dangereusement. Les enfants nés en 2021 n’auront même pas 80 ans à la fin de ce siècle. Alors, il est sans doute temps d’aller voir ce qui les attend au-delà. Et ce qu’une équipe internationale nous révèle aujourd’hui sur cet au-delà n’a rien de réjouissant. D’ici 2500, la Terre pourrait tout simplement devenir… inhabitable ! Avez-vous déjà remarqué que beaucoup des études scientifiques sur le réchauffement climatique anthropique en cours ne se projettent pas au-delà de la fin de ce siècle ? Les rapports du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) tentent de nous montrer la voie à suivre d’ici 2100 pour nous maintenir dans les limites de l’Accord de Paris. Pendant que l’évaluation publiée par les Nations unies des contributions déterminées au niveau national – les fameuses NDCs dont nous reparlerons bientôt à l’occasion à la COP26, la Conférence des Parties, une conférence dédiée aux changements climatiques – souligne que les promesses actuelles des gouvernements du monde nous emmènent vers un réchauffement de +2,7 °C à l’horizon 2100. Pourtant, aujourd’hui, 2100 n’est plus très loin. Nos enfants y arriveront peut-être. Et leurs enfants certainement. C’est pourquoi les chercheurs appellent les décideurs politiques à intégrer à leurs plans de lutte contre le réchauffement climatique et d’adaptation aux changements liés, les projections qui regardent déjà au-delà de la fin de ce siècle. Quel réchauffement climatique après 2100 ?
Une équipe de chercheurs canadiens et britanniques s’est penchée sur la question. Ils proposent ainsi des projections modélisant jusqu’en 2500 des scénarios d’atténuation faible (RCP6.0), moyenne (RCP4.5) et élevée (RCP2.6). Ce dernier scénario correspondant à une limitation du réchauffement climatique « bien en dessous de +2°C ».
Les chercheurs ont également travaillé sur la répartition de la végétation et sur le stress thermique et les conditions de croissance que rencontreront les principales plantes cultivées à ce jour dans le monde pour nourrir la planète. Pour évaluer les défis environnementaux auxquels seront confrontés nos enfants et petits-enfants à partir du XXIIe siècle.
Première mauvaise nouvelle, même si on pouvait s’en douter : le réchauffement ne s’arrêtera pas en 2100. C’est pire, bien sûr, pour les scénarios RCP6.0 et RCP4.5. Les zones adaptées à certaines cultures se réduisent et se déplacent vers les pôles. Certaines régions aujourd’hui connues pour la richesse de leur écosystème sont menacées de devenir stériles. Le bassin amazonien, par exemple. Et certaines régions de la planète deviennent même inhabitables tant la chaleur sera pesante.
Le monde de 2500 en images
Pour nous aider à mieux nous rendre compte de ces bouleversements qui pourraient nous attendre – ou attendre nos enfants – si nous ne parvenons pas à tenir les engagements de l’Accord de Paris – suivant le scénario RCP6.0 -, les chercheurs les ont traduits en images.
En conclusion, les chercheurs nous préviennent que si nous ne parvenons pas à arrêter – ou au moins à ralentir drastiquement – le réchauffement climatique, les 500 prochaines années changeront la Terre d’une manière radicale. D’une manière qui mettra au défi notre capacité à maintenir de nombreux éléments essentiels à notre survie, « en particulier dans les cultures historiquement et géographiquement enracinées qui nous donnent sens et identité ». Nous sommes aujourd’hui face à un choix simple : réduire d’urgence nos émissions de gaz à effet de serre tout en continuant à nous adapter au réchauffement climatique déjà programmé ou commencer à envisager que notre Terre nous devienne bientôt totalement étrangère, inhospitalière… inhabitable ! Maderpost / Futura]]>