Le torchon brûle entre Bamako et Niamey. Dernier motif en date, les commentaires des autorités nigériennes sur les informations liées à l’arrivée de mercenaires russes et l’agenda électoral au Mali.
DIPLOMATIE – C’est à travers un communiqué rendu public ce 19 septembre 2021, que Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a fait part de son indignation et « s’interroge sur les motivations réelles de cette sortie tout comme celle du président Mohamed Bazoum en juillet dernier ».
En effet, au lendemain du sommet extraordinaire de la CEDEAO tenu le 16 septembre dernier à Accra (Ghana), le chef de la diplomatie du Niger, Hassoumi Massaoudou, a fait part de sa position sur l’annonce liée à l’arrivée de mercenaires russes au Mali voisin. Le Nigérien, alors interrogé le 17 septembre par Radio France Internationale, dira ceci : « nous n’acceptons pas la présence de ces gens-là (…). Les militaires maliens doivent renoncer sans délai, si cela s’avère, à ce type d’accord (…) parce que nous n’accepterons pas que des irréguliers étrangers, des mercenaires russes viennent dans notre sous-région pour davantage dégrader la situation sécuritaire qui est déjà assez grave ».
« Dans la mesure où le Niger n’assume pas la présidence de la CEDEAO, le gouvernement de la République du Mali s’interroge à quel titre son ministre s’érige en porte-parole de l’organisation dont les décisions et recommandations sont clairement énoncé dans le communiqué final du sommet », indiquent les autorités maliennes dans leur communiqué. Ajoutant que « le gouvernement du Mali condamne et rejette ces propos inacceptables, inamicaux, et condescendants de la part d’un responsable dont le pays a toujours entretenu d’excellentes relations avec le Mali ».
Par ailleurs, le ministre nigérien avait indiqué que « la CEDEAO refuse tout autre agenda qui ne soit pas l’organisation des élections pour la fin février 2022 ». En réponse, son homologue malien fait savoir que le gouvernement malien « rappelle que dans l’accomplissement pleine et totale de sa souveraineté et dans le soucis de préserver son intégrité territoriale et le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats, il ne permettra à aucun État de faire des choix à sa place et encore moins de décider quels partenaires il doit solliciter ou pas ».
Maderpost / Financial Afrik