La transmission aérienne du SARS-CoV-2 est désormais reconnue et il a été démontré que les cellules de la muqueuse respiratoire sont les principales cibles de fixation et de pénétration du virus dans l’organisme. Grâce à un modèle in vitro, des chercheurs viennent de démontrer qu’au cours de l’infection, les processus de défense naturelle de la barrière épithéliale sont transitoirement altérés. En outre, un mécanisme pathogène favorisant la propagation du SARS-CoV-2 dans les voies aériennes, impliquant la destruction des cellules ciliées de l’épithélium par le virus, vient d’être mis en évidence. CORONAVIRUS – Quels sont les mécanismes naturels de protection antivirale dans l’épithélium respiratoire ? Pour protéger les poumons des corps étrangers pouvant être inhalés au cours de l’inspiration, il existe un mécanisme naturel de nettoyage efficace. En effet, les voies respiratoires sont tapissées d’un épithélium constitué de trois types de cellules : des cellules basales, des cellules en gobelet qui sécrètent du mucus pour piéger les particules (y compris les microbes) et des cellules ciliées qui, de par leurs battements, entraînent le mucus vers le laryngopharynx pour qu’elles soient avalées ou expectorées. Cette fonction porte le nom de clairance mucociliaire et joue un rôle majeur dans les infections bactériennes respiratoires. D’autre part, la majorité des virus respiratoires utilisent des stratégies qui affectent le processus de clairance mucociliaire en altérant les cellules ciliées. Épithélium nasal constitué des cellules basales, en gobelet et ciliées. © Designua, Adobe stock Les cellules ciliées affectées par le SARS-coV-2
Dans une étude, les chercheurs de l’institut Pasteur/Inserm ont reconstitué un modèle in vitro d’épithélium bronchique humain en cultivant ces cellules sur une membrane poreuse à interface air/liquide pendant quatre semaines, qu’ils ont ensuite infectées avec le virus SARS-coV-2.
Ils ont constaté une altération transitoire de l’intégrité de la barrière physiologique épithéliale par modification des jonctions intercellulaires. De plus, ils ont mis en évidence des anomalies ultra structurales dans les cellules ciliées infectées du modèle, comprenant la perte des cils et une absence de coordination des mouvements. Ces altérations sont accentuées par la diminution de l’expression d’une protéine impliquée dans la ciliogénèse (FOXj1).
Chez tous les vertébrés, les tissus ciliés spécialisés jouent un rôle crucial de protection et d’évacuation de mucus chargé de particules nocives. Ces résultats décrivent un mécanisme qui pourrait augmenter la propagation du SARS-coV-2 dans les voies respiratoires et lui permettre de pénétrer plus profondément dans les alvéoles pulmonaires.
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