Nous voilà mis devant nos responsabilités et pas par n’importe qui. C’est le khalife Général des tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, en personne, qui est monté au créneau, pour nous rappeler à l’ordre. Nous appelant à nos devoirs, à nos obligations, nos responsabilités, dans un Sénégal où la parole donnée n’est pas respectée, où les subterfuges politiques d’un pouvoir se heurtent aux va-t’en guerre d’une opposition musclée. Où la quête de sensations fortes, d’histoires salaces, d’insanités, d’argent sale, rivalisent avec connaissance, morale, éthique, philosophie et foi. Dans cette époque indigeste, alimentée à vitesse grand V de concours d’indécences, servis à volonté sur la toile et, repris maladroitement par une presse lessivée, le Sénégal n’est pas beau à voir. C’est à qui peut le plus, dans la course effrénée à la bêtise, au dénigrement, au règlement de comptes, à l’insulte facile. Devrait-on s’en étonner, quand tous les voyants clignotaient déjà au rouge. La structure virale de l’ère digitale nous fait très mal, non pas parce qu’elle charrie en elle-même ses propres contre-valeurs, mais parce qu’elle met en évidence des traumatismes enfouis, et permet aux victimes, livrées à elles-mêmes, d’extérioriser un mal profond par le déchargement. Elle a peut-être, en plus, pour ce qui nous concerne, consolidé le profil d’un Sénégalais dont les repères et fondements sociaux ont été éprouvés par la révolution systémique de la première alternance politique en 2000 et celle de 2012. Au changement notable de l’homosenegalensis, mu par l’avoir facile, le pouvoir, et l’émotion débridée, la révolution digitale n’a fait qu’accélérer le téléchargement du type virtuel. Il est fort heureux qu’à l’occasion de l’achoura, le khalife général des Tidianes ait prit de son temps pour nous parler. S’il existe encore pour nous, un projet commun dopé par l’envie de prospérer ensemble et dans la cohésion, malgré nos différences qui font du reste notre richesse, alors inscrivons l’introspection dans notre agenda et ce à tous les niveaux, dans tous les segments, sans exclusive. De toute façon, nous n’avons pas le luxe du choix. C’est ou construire un Sénégal issu d’un socle vertueux, agitant les termes de son identité, les déclinaisons de sa culture, les références de son patrimoine, les résultats de son progrès, les lumières de son offre universelle, ou déconstruire et se fourvoyer et foncer dans le chaos. Tisser les liens du leadership au profit des tendances folles et inappropriées qui nous gouvernent devient donc une nécessité. Il nous suffit de jeter un coup d’œil sur le rétroviseur malien, nigérien ou encore burkinabé où un jeune facebookien, Ganaba Ib, prometteur écrivain de 20 ans, a été tué mercredi dernier par des terroristes, alors qu’il venait d’avoir le bac, pour mesurer ce que nous avons à perdre en vérité. En toute humilité, n’est-ce pas Ganaba Ib. Charles FAYE ]]>
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