La récurrence des cas de meurtre à l’approche des échéances électorales inquiète, de plus en plus, certains sénégalais. Alors que l’enquête sur l’assassinat de Lobe Ndiaye serait orientée sur le sacrifice humain, beaucoup de sénégalais s’interrogent sur la récurrence de crime crapuleux, le plus souvent commis sur des femmes, à l’approche des échéances électorales. Daouda Mine, rédacteur de société au groupe futurs médias, revient sur l’historique de ces crimes crapuleux commis sur des femmes et impliquant, très souvent, des charlatans et analyse la récurrence de tels faits. ENTRETIEN – La récurrence des crimes odieux qualifiés par certains de sacrifices serait-elle liée aux échéances électorales ? « Je ne saurais répondre à cette question mais il faut dire que c’est un constat qui est là. On se rappelle depuis l’affaire Fama Niane (d’il y a presque 12 ans), que des femmes sont victimes, très souvent, de crimes crapuleux. A chaque fois des personnes sont arrêtées et très souvent des charlatans font partie parmi les personnes arrêtées. Cela à dire que ce crime est lié aux élections locales, ça je ne saurais le dire. Mais il faut constater que depuis cette affaire Fama Niane, qui a été la première affaire de ce genre qui avait ému les sénégalais, qu’il y a un certain nombre de crimes crapuleux relatifs à ce genre-là. Après il y a eu l’affaire Mously Lô en 2009, une dame qui a été retrouvée morte au quartier des HLM à Touba les yeux crevés. A Thiaroye également une vendeuse de cacahouète a été tuée et ses boyaux retrouvés en pleine air. Il y a eu d’autres cas de femmes qui ont été tuées de façon crapuleuse et à chaque fois il y a un certain nombre de charlatan qui ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête. Pour vous dire que ces crimes impliquant des charlatans deviennent récurrentes et ça concerne très souvent des femmes». Est-ce que la justice va jusqu’au bout des enquêtes pour sanctionner les auteurs de ces actes ? « Il y a eu des cas qui ont abouti à des condamnations mais y a également beaucoup de qui n’ont pas été élucidés. On arrête des personnes et on ne va pas jusqu’au bout jusqu’à identifier les commanditaires. En guise d’exemple on peut citer l’affaire de Fatoumata Matar Ndiaye, ancienne 5ème vice-présidente du conseil économique social et environnemental (CESE). Le présumé meurtrier, Samba Sow, a été condamné aux travaux forcés à perpétuité mais lors de son audition il avait cité des hommes politiques qui serait de la mouvance présidentielle mais l’enquête n’a pas abouti jusqu’à identifier ces supposés commanditaires. Est-ce que les gens ont vérifié les dires de l’accusateur, l’enquête n’a pas été orienté vers cette piste-là. La plupart, lors qu’on arrête le présumer coupable et ses complices c’est fini, l’enquête ne va pas jusqu’à identifier les supposés commanditaires. L’enquête n’est pas approfondie pour voir s’il y a des crimes rituels, s’il y a des gens derrière ou bien des hommes politiques impliqués dans ces genres de crime. » Le fait de na pas aller au bout de l’enquête pour situer toutes les personnes mêlées afin de sévir ne justifie-t-il pas cette récurrence? « Le code de procédure pénale dit qu’en matière de crime l’instruction est obligatoire. Lorsque le procureur confie le dossier à un juge d’instruction, ce juge d’instruction doit aller jusqu’au bout de l’enquête. Quand quelqu’un est auditionné et qu’il fasse un certain nombre d’accusation, il faut enquêter pour voir si ces accusations sont crédibles, qui sont les commanditaires et tout élucider. Si une enquête n’est pas ouverte sur la base de ces accusations-là, on peut toujours se retrouver avec une enquête qui n’est pas bouclée à cent pourcent. Les personnes qui ont été arrêtées et reconnues coupables vont être arrêtées mais s’il y a des commanditaires derrières, ils ne seront jamais arrêtés. Donc, dans le cadre de l’instruction, il va falloir embrasser large et de mettre toutes les personnes impliquées hors d’état de nuire or nos enquêtes ne vont jamais jusqu’au bout de cela. Puisque l’instruction n’est pas encadrée dans la durée, le juge d’instruction a toujours la possibilité d’approfondir son enquête et d’aller jusqu’au bout. » Maderpost M.B ]]>
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