Les quotidiens commentent, pour leur édition de vendredi, les interventions des acteurs de la justice à un atelier consacré au l’Etat de droit et à l’indépendance du système judiciaire sénégalais. REVUE DE PRESSE – L’atelier a eu lieu jeudi, à l’initiative de l’Union des magistrats du Sénégal (IMS). « Dès lors que, aux yeux du public, elle donne l’impression de manquer d’impartialité ou d’indépendance, la justice perd une bonne partie de ce qui fait sa force : la confiance des justiciables », affirme le président de l’UMS, Souleymane Téliko, cité par Sud Quotidien. Selon le même journal, dans une déclaration sortie de l’atelier, le syndicat propose que les magistrats soient désormais nommés aux grades et fonctions « sur la base de critères objectifs (…) transparents ». L’UMS réclame également, entre autres revendications, « la fixation de l’âge de la retraite à 68 ans pour tous’’ les magistrats et ‘’l’interdiction des injonctions individuelles [faites] au parquet ». « L’image que les justiciables ont de la justice est négative. L’Union des magistrats du Sénégal veut [restaurer] la confiance », écrit Le Mandat, ajoutant que l’UMS « a fait des propositions dans ce sens », lors de son atelier. Confrontée à une « justice chahutée, contestée et défiée », l’UMS veut maintenant sonner « l’heure de l’indépendance », selon EnQuête, journal dans lequel un magistrat déclare : « Nous sommes les dindons de la farce. » Souleymane Téliko, lui, constate que « notre CSM (Conseil supérieur de la magistrature) est chapeauté et piloté par celui dont il est censé limiter l’influence », c’est-à-dire le pouvoir exécutif, plus précisément, le président de la République. « Notre système judiciaire contient des garanties intrinsèques permettant à tout magistrat qui le souhaite d’assumer son indépendance », précise, selon Le Témoin Quotidien, la magistrate Aïssé Gassama Tall, secrétaire générale du ministère de la Justice. Le hic, explique le président de l’UMS, c’est que « la Constitution parle d’indépendance du pouvoir judiciaire», pas de « celle du juge ». Raison pour laquelle « c’est le système qu’il faut changer », ajoute Souleymane Téliko, cité par Le Témoin Quotidien. Le même journal estime que « l’immixtion des politiques dans le travail des magistrats est flagrante et dégradante ». Dès lors, « il est impératif de réconcilier le peuple avec sa justice », recommande-t-il. « Des arrestations tous azimuts… » Le président de l’UMS tient à signaler, dans des propos rapportés par Le Soleil, que « certaines critiques [faites] contre la justice sont infondées ». « Des centaines, voire des milliers de décisions sont rendues dans des conditions de transparence totale et dans des délais plus que raisonnables », argue Souleymane Téliko. « C’est vrai que c’est toute la société qui est malade. Mais il s’est passé tellement de choses dans cette affaire Sonko-Adji Sarr que la justice en a perdu des plumes », commente Le Quotidien, évoquant ainsi le dossier judiciaire concernant l’opposant et député Ousmane Sonko. Ce dernier avait été placé en garde à vue, début mars, à la suite d’accusations de viol et de menaces de mort portées sur lui par Adji Sarr, une jeune femme, employée d’un salon de massage. Sa garde à vue levée, M. Sonko est placé sous contrôle judiciaire. L’arrestation de l’opposant a poussé dans la rue ses militants, et de violentes manifestations s’en sont suivies, qui ont fait une dizaine de morts et de nombreux dégâts matériels. « Des arrestations tous azimuts d’opposants, le refus d’un leader politique de répondre à la justice, le désistement d’un juge pour des raisons familiales, des libertés provisoires distribuées comme des bonbons… Le ‘ndëpp’ (séance d’exorcisme) organisé par l’UMS hier était le bienvenu. Pourvu que ce qu’il en est ressorti ne soit pas de simples annonces », ajoute Le Quotidien. L’As estime que « les réformes proposées [lors de l’atelier] sont pertinentes », en plus d’être « réalistes et réalisables », mais « il faudrait nécessairement une réelle volonté politique pour mettre en œuvre toutes ces propositions ». Les quotidiens ont largement relayé le « réquisitoire » du magistrat à la retraite Alioune Ndao, ancien procureur de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), qui dénonce la mise au pas du système judiciaire par le pouvoir exécutif. M. Ndao soutient, suivant sa lecture de la Constitution, que Macky Sall ne peut pas prétendre légalement à un nouveau mandat présidentiel. « Les tenants du pouvoir (le pouvoir exécutif) ont peur d’une justice indépendante », a déclaré l’ancien procureur de la CREI, ajoutant, selon Le Quotidien, que « des ministres donnent des instructions de non-poursuites à des procureurs qui les exécutent ». « Alioune Ndao s’est donné à cœur joie sur plusieurs sujets, dont l’affaire Sonko-Adji Sarr, le troisième mandat de Macky Sall et l’indépendance de la justice. C’est un réquisitoire salé que [l’ancien] procureur Ndao a fait sur toutes ces questions », écrit L’Observateur. « Si ce qu’on reproche à Ousmane Sonko est établi, qu’on le traduise en justice (…) S’il n’y a rien, qu’on le laisse partir », rapporte L’Observateur, citant le magistrat à la retraite. WalfQuotidien parle de « la violente charge de l’ex-procureur de la CREI ». Maderpost / Aps]]>
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