Les quotidiens ont largement commenté le début de la procédure visant à lever l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko pour permettre au procureur de l’entendre sur les accusations de viol dont il est l’objet.
REVUE DE PRESSE – « L’acte 1 de la levée de l’immunité parlementaire de Sonko a été posé », écrit EnQuête à la suite de la réunion des membres du bureau et des présidents des commissions de l’Assemblée nationale, réunis jeudi pour entamer la levée de son immunité parlementaire, une mesure sans laquelle l’opposant a juré de ne pas se rendre à la section judiciaire de la Gendarmerie. Une plainte y a été déposée à son encontre par Adji Sarr, une jeune femme l’accusant de « viols répétés » et de « menaces de mort ».
Les faits dont est accusé le fonctionnaire radié de la fonction publique en 2016 pour « manquements à l’obligation de discrétion professionnelle » se seraient déroulés dans un salon de beauté et de massage situé à Sacré-Cœur, à Dakar.
Selon les quotdiiens, les membres de la commission des lois de l’Assemblée nationale se réuniront lundi 15 février pour mettre en place une commission ad hoc chargée d’auditionner M. Sonko, ensuite, le 17 février, les députés vont examiner en séance plénière la demande des autorités judiciaires. Ces dernières demandent aux députés d’ôter à leur collègue son immunité.
« Les choses s’accélèrent pour Ousmane Sonko. L’Assemblée nationale a émis un avis favorable pour la levée de l’immunité parlementaire du leader du Pastef », commente WalfQuotidien.
« Le procureur de la République (…) a gagné hier le premier round de sa ‘croisade judiciaire’ contre le président du Pastef’’, lit-on dans Sud Quotdien, Kritik’ faisant état, pour sa part, d’‘’une procédure à la vitesse de la lumière ».
Il ajoute que « le vétéran Moustapha Niasse a encore une fois l’occasion d’étaler sa science politique en bouclant dans les délais indiqués la mise à mort politique d’Ousmane Sonko ».
Les quotidiens ne se sont pas intéressés qu’à la démarche entamée par l’Assemblée nationale, concernant le dossier judiciaire Adji-Sarr Ousmane Sonko.
Le Témoin Quotidien affirme que « le mandat de dépôt s’éloigne de Sonko ». Explication du journal : « Le parquet ayant visé X dans son réquisitoire transmis au juge du huitième cabinet, Ousmane Sonko peut souffler (…) Il ne sera pas forcément placé sous mandat de dépôt. »
Mais, ajoute Le Témoin Quotidien, « il pourrait être inculpé et placé sous contrôle judiciaire ».
Si X a été visé par le procureur, c’est parce que « le parquet engage la bataille dans la prudence », estime L’Observateur.
Cette affaire serait la énième preuve qu’au Sénégal, la séparation des pouvoirs un vain mot, selon Le Témoin Quotidien. « Sonko est un opposant teigneux, mais aussi un député du peuple. Les affaires politiques se règlent de manière politique, mais avec notre quatrième président, toutes les affaires sont traitées devant… le prétoire. Même si les juges sont mobilisés pour rendre justice, le dernier mot reviendra toujours au chef », écrit-il.
L’As, lui, s’est entretenu avec Alioune Tine, qui estime que « pour la première fois dans l’histoire politique du Sénégal, on est confronté à une situation où la neutralisation d’un opposant politique crédible porte sur une affaire de sexe ».
« Dans notre culture, le sexe est un tabou qui convoque rarement la raison et la sérénité », analyse le militant des droits de l’homme, ajoutant que « la démocratie sénégalaise est en train de dégringoler ».
On apprend du journal Le Quotidien que les accusations d’Adji Sarr à l’encontre de M. Sonko ont été l’objet d’une « séance d’explications à Touba », où le marabout du député a parlé, devant le khalife général des mourides, d’un « complot politique » préparé contre son disciple.
Selon le même journal, le chef de l’Etat s’est entretenu avec le khalife des mourides sur ce sujet, « pour le rassurer qu’il n’est pas mêlé à cette affaire de viol présumé ».
Le Soleil annonce la libération de 21 personnes arrêtées lors des heurts survenus en début de semaine aux alentours du domicile d’Ousmane Snko, durant lesquels des biens, dont des maisons, ont été vandalisés.
En revanche, ajoute le journal, « le parquet a décidé d’ouvrir une information judiciaire contre 20 individus dont deux mineurs ».
Maderpost / APS