Le cinéaste Moussa Sène Absa a appelé à poser le débat sur une refondation sociétale basée sur la justice sociale et le mérite afin de parvenir à intéresser les jeunes tentés par l’émigration de s’y retrouver.
EMIGRATION – « Nous sommes dans une société dans laquelle aucun jeune ne veut rester. Il faut donc poser le débat sur cette société. Bien sûr il faut trouver des solutions et cela est très simple. Il faudrait reconstruire cette société sur la base de la justice sociale, le mérite et le nationalisme », a-t-il déclaré mardi à une table-ronde virtuelle organisée par le Think Thank Afrikajom.
« Recrudescence de la migration après COVID-19 : comprendre la détresse de la jeunesse et y trouver une réponse appropriée », était le thème de cette rencontre initiée en partenariat avec OSIWA (Open Society Initiative for West Africa).
Des experts, universitaires, hommes de lettres et cinéastes ont participé à cette journée de réflexion destinée à analyser et trouver des solutions au phénomène de l’émigration irrégulière.
« Je trouve que le débat est profond. Il nous faut crever l’abcès pour régler ce problème. Tout le monde est responsable. Les intellectuels sont d’autant plus responsables qu’ils construisent un narratif poussant les jeunes à voir l’ailleurs et à le considérer comme meilleur. C’est tout ce narratif qu’il faut déconstruire », a préconisé Moussa Sène Absa.
Il a insisté sur l’importance de réarmer notre conscience collective en posant le véritable débat sans quoi il serait difficile de résoudre ce problème.
« Il faut réarmer la pensée. Nous sommes aujourd’hui dans une société où les jeunes se sentent exclus. Je ne vois pas les adultes poser le véritable débat. Nous avons une société qui a été manipulée par des accords secrets, des pillages de ressources, une éducation défaillante », a encore dit le cinéaste.
Les jeunes très connectés aux technologies de l’information et de la communication sont hyper informés et voient les dirigeants rouler à bord de véhicules de luxe. Il n’est pas dans ces conditions possible de leur inculquer la fibre patriotique, a laissé entendre Moussa Sène Absa.
Maderpost / APS