A l’instar de la quasi-totalité des pays du monde, le Sénégal va inéluctablement vers la récession. Mais contrairement aux autres pays qui peuvent pointer la crise de la Covid-19, le Sénégal, quant à lui, doit sa situation à un mauvais plan économique : le PSE, selon le consultant bancaire Mohamed Dia.
ECONOMIE – Mohamed Dia a fait la révélation ce dimanche dans “Objection”, émission de Sud Fm. “Le Sénégal partait vers la récession, même s’il n’y avait pas cette pandémie”, a-t-il dit, incriminant le Plan Sénégal émergent (PSE).
Selon le consultant bancaire basé aux Etats-Unis, “ce plan a été un plan électoraliste”. À l’en croire, “ce qui a été fait durant la première phase, devait se faire durant la deuxième phase”.
“Si on s’était préparé durant la première phase du Pse, il n’y aurait pas ce problème. On aurait eu assez d’hôpitaux, assez de centres de santé pour pouvoir faire face à cette pandémie. Ce que le président a fait, c’est plutôt de grands projets. Maintenant, où en sommes-nous avec ces projets ? Le Ter et l’autoroute Ila Touba me posent toujours problème. Si vous regardez les sommes qui ont été dépensées sur Ila Touba, alors que l’hôpital Matlaboul Fawzeyni n’a rien, c’est un problème. La santé est malade au Sénégal”, argue-t-il.
“La pandémie a montré les carences du PSE”
D’après Mohamed Dia, si le Sénégal a des difficultés pour prendre en charge mois de 4 000 cas de Covid-19 dans ses hôpitaux, c’est parce que la première phase du PSE ne s’est pas concentrée sur la santé qui a un sérieux problème d’allocations. La conclusion à en tirer est claire, selon lui : “La pandémie a montré les carences du PSE.”
“Certains diront que la pandémie a bloqué le PSE et les grands projets. Mais tel n’est pas le cas. On n’arrive même pas à gérer 4 000 cas. Il a fallu qu’on crée de nouvelles structures de prise en charge, alors qu’on avait moins de 4 000 cas. Les Occidentaux, c’est après plusieurs centaines de milliers de cas confirmés qu’ils ont commencé à créer d’autres centres de prise en charge. Quatre mille cas, on aurait pu gérer sans problème. Ne pas pouvoir gérer ce nombre de cas, cela veut dire que le PSE a d’autres priorités que la santé”, constate-t-il pour dénoncer.
“Demander l’annulation de la dette, c’est une honte”
L’analyste bancaire estime que le plan d’infrastructures du PSE a fini de “mettre le Sénégal à terre”. “Cela nous a tués”, fulmine-t-il. Demander l’annulation de la dette, dans ces circonstances, selon Mohamed Dia, c’est tout simplement “une honte” !
“Je ne suis pas d’accord pour l’annulation de la dette. Pour moi, chacun doit assumer sa responsabilité. Le président Macky Sall avait le choix de mieux investir les ressources mobilisées. Mais on a préféré faire de la politique avec les milliards qu’on a empruntés”, déplore-t-il.
Maderpost / Seneweb / Thiebeu NDIAYE
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