Alors que tout ce qui pense et réfléchit dans notre pays se réjouissait du réveil de l’État qui avait pris à bras le corps la guerre contre la pandémie, le naturel revient au grand galop. Le jour même où la courbe de la pandémie atteint le pic des 177 cas testés positifs en 24h, et que se profile une croissance exponentielle de la contamination, les autorités font machine arrière. Une inconcevable volte-face. Par Aly BA TRIBUNE – En lieu et place du durcissement attendu des mesures, un assouplissement coupable du dispositif. Au lieu d’un tour de vis supplémentaire par un renforcement de la coercition, un permis de relâchement au contraire. Le pari insensé de perdre les bénéfices de deux mois de lutte, et le risque hasardeux de voir l’épidémie repartir en flèche au point de devenir immaitrisable. Ce changement de cap est proprement sidérant. Comment peut-on imaginer un desserrement des contraintes précisément au moment même où la pandémie entre dans sa phase critique? Un défi au bon sens et un coup de jarnac à l’intelligence. Quel signe est ainsi envoyé à l’opinion? Un aveu d’impuissance? Un abandon à la fatalité? « Adapter le dispositif « , çà sonne comme abdiquer devant certaines forces. Cet abandon de la rationalité est profondément mortifère. Cette décision de lever ou d’alléger les restrictions aura comme conséquence inéluctable l’inoculation du virus de l’obscurantisme et la multiplication des foyers de contamination, ces si redoutables clusters. Lâcher la bride, alors qu’on entre dans l’oeil du cyclone, c’est prendre le risque d’un retour et d’une amplification des pratiques d’avant la pandémie, alors que le pire est justement devant nous. Le spectre d’un chaos sanitaire se profile. La guerre contre la pandémie ne tolère pas les accommodements de circonstance, mais impose une discipline de fer et des dispositifs d’exception. A appliquer sans état d’âme. Relâchement zéro. Vigilance sans faille. Principe de précaution maximale. La situation d’urgence sanitaire absolue exige que chacun de nous fasse violence sur lui-même, pour suspendre de manière provisoire, (le temps de la pandémie) les normes qui régissaient sa vie quotidienne, et d’accepter le bouleversement de ses rites, rituels et rythmes. Cette épidémie qui pour le moment nous a relativement épargnés (touchons du bois) est une bombe sanitaire à retardement. Ne la laissons pas exploser entre nos mains par une désertion de nos responsabilités. Le pire, dans le traitement de cette pandémie, serait de renouer avec notre exceptionnalité négative. Aly BA
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