Or les réserves américaines de pétrole ont énormément augmenté au cours des dernières semaines, rendant le stockage plus difficile et plus onéreux.
La plus forte hausse hebdomadaire des stocks
Dans son dernier rapport hebdomadaire, l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA) a fait état d’une hausse de 19,2 millions de barils de brut sur une seule semaine, la plus forte hausse hebdomadaire depuis que ces statistiques sont publiées.
Le cabinet Rystad Energy a estimé lundi que la capacité de stockage restante était de 21 millions de barils à Cushing, la ville de l’Oklahoma où sont stockés les barils servant de référence au WTI.
Face à cette situation inédite, causée par un effondrement de la demande résultant de l’arrêt des transports et de l’activité économique, du fait de la pandémie de coronavirus, les barils pour livraison le mois prochain ont perdu toute leur valeur et les investisseurs souhaitant s’en délester n’ont d’autre choix que de mettre la main à la poche pour trouver preneur.
“Des acteurs de taille moyenne payent les ‘acheteurs’ pour écouler leurs volumes de pétrole, la limite physique de stockage étant sur le point d’être atteinte. Et ils payent cher!”, explique Louis Dickson de Rystad Energy.
Pour la spécialiste, cela signifie que “des fermetures” de puits, “voire des faillites, pourraient désormais revenir moins cher à certains producteurs que de payer des dizaines de millions de dollars pour se débarrasser de ce qu’ils produisent.”
En revanche, ceux qui préfèrent ou qui ont les moyens de vendre plus tard en stockant leur or noir misent sur le fait que les cours auront remonté d’ici là. Ils estiment notamment que la consommation mondiale de brut et de produits raffinés redémarrera en même temps que l’activité économique.
Marché en contango
Cette situation se traduit par un phénomène de “contango”, ou report, où le prix d’un contrat à terme augmente à mesure que l’échéance est éloignée dans le temps.
Ainsi, le contrat de WTI pour livraison en juillet a fini à 26,28 dollars et celui pour livraison en août à 28,51 dollars.
Autre indicateur qui a conduit certains analystes à ne pas surestimer l’effondrement du WTI mardi: le baril de Brent de la mer du Nord, dont le contrat le plus actif expire en juin, a fini à 25,57 dollars.
Maderpost / La Tribune