L’Occident, qui s’est autoproclamé centre et incubateur de la connaissance, se retrouve à admettre une évidence et générosité humaines tirée de la philosophie asiatique, et à indiquer à travers un tuto une “astuce essentielle” qui “permet à tous et toutes de “fabriquer son masque soi-même” et “s’équiper facilement et très rapidement”.
CORONAVIRUS – Les recommandations ont changé, relève Terrifemina. “Si le gouvernement assurait jusque-là que le port de masque n’était pas nécessaire si l’on n’était pas infecté par le coronavirus, Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, a affirmé vendredi 3 avril que “le grand public, s’il le souhaite” pouvait s’équiper de “masques alternatifs”, sous-entendus qui ne soient pas destinés aux personnels soignants”, écrit l’un des portails web les plus suivis au monde : Yahoo.
Entre temps, l’Académie nationale de médecine est passée par-là. Le traitement du convid-19 et azythromycine proposé par le professeur Didier Raoult toujours pris en grippe, autant se rabattre sur le masque fait maison pourrait-on dire non sans cynisme. Par égard aux nombreux morts et aux familles affectées, je m’en garderai, mais ce n’est pas l’envie qui manque de baver sur les connards de service qui tiennent force de décider avec froideur. Si ce n’est une tragédie ! Il est vrai que chez eux l’Etat est froid.
Ainsi donc, l’Académie de médecine recommande aux Français de se couvrir le nez et la bouche lorsqu’ils et elles franchissent le pas de leur porte lors de leurs rares sorties pendant le confinement : “Il est établi que des personnes en période d’incubation ou en état de portage asymptomatique excrètent le virus (c’est-à-dire l’évacue dans l’air) et entretiennent la transmission de l’infection“, indique l’organisme. Anthony Fauci, spécialiste américain respecté, suspecte également que “le virus puisse se transmettre quand les gens ne font que parler, plutôt que seulement lorsqu’ils éternuent ou toussent.“, continue Yahoo.
Le Dr Bacar Dia l’a crié sous tous les toits à Dakar, l’initiative citoyenne 221 a fait la proposition depuis bien longtemps, quant à moi journaliste et non moins observateur simple de la scène désastreuse du covid-19, je n’ai eu de cesse de prier pour que le Sénégal adhère à la thèse du Pr Raoult afin de soigner et guérir ses patients avec de la chloroquine que nous connaissons bien et que les Sénégalais, conscients des risques et bouleversés par les images de morts chinoises, italiennes, espagnoles, française, anglaises, et maintenant américaines, prennent la sage et inévitable décision de se couvrir le nez et le visage, quitte à fabriquer eux-mêmes leur masque. Ce qui n’est pas diable du reste. Au vu des milliers de tailleurs en ces temps de pénurie de masques.
En France, on apprend aux Français à partir de deux tutos comment ils peuvent à partir d’un tissu confectionner un masque “en suivant un patron mis en ligne notamment par le CHU de Grenoble”. L’ouvrage serait “difficile à réaliser pour celles et ceux qui n’auraient pas de matériel adéquat – ou ne seraient pas pros de la couture”. Il est vrai que les “maîtres-tailleurs et apprentis” ne foisonnent pas dans les quartiers français comme à Dakar où la concentration au kilomètre carré explique l’absence de vision industrielle commune et exprime l’incapacité des Sénégalais à se mettre ensemble pour travailler et s’enrichir en mode team building, mais ça c’est une autre histoire et il nous faudra bien en parler un jour si nous voulons quitter notre ghetto.
Un “bout de tissu propre et deux élastiques suffisent” montrent les deux tutos sur les réseaux sociaux en Europe mais aux Etats-Unis à travers le Centers for disease control and prevention (CDC) qui promeut lui un “bandana, un foulard ou simplement un T-shirt usé mais propre”. Le topo est simple, on “plie le tissu de façon à former un long rectangle, puis on glisse deux élastiques de chaque côté des extrémités. On replie le tissu au centre, et on l’attache sur la bouche en calant les élastiques derrière ses oreilles. On l’ajuste, et on peut sortir en …“. De la débrouillardise pure et dure version française, européenne et américaine redécouvert par les pays riches. Du “goorgorlu” sénégalais pratiqué à longueur de journée et depuis des lustres.
Il a fallu ce désastre planétaire pour que l’on redevienne ceux que nous n’auront jamais du cesser d’être. Des êtres humanisés non ces déshumains, esclaves du fric et de la dépravation morale, physique et sociale que nous sommes devenus. Voilà ce qu’il advient d’être de pauvres types et nous le sommes devenus pour la la grande majorité ! Voilà comment tombe le masque.
Charles FAYE
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