Ce n’est pas 1000 milliards de francs CFA qu’il nous faut, mais bien plus. Entre 3000 et 5000 milliards, et encore, si nous voulons, valablement et durablement, faire face au covid-19 et qui sait, pourquoi pas régler nos problèmes et amorcer définitivement le tournant vers l’émergence et le développement. Ne soyons pas dupes, les Etats-Unis d’Amérique, les Européens, les Asiatiques, dont les banques centrales passent leur temps à baisser les taux, soit les coûts d’emprunt, ou encore à racheter leurs dettes ce qui autrement veut dire annuler les mêmes dettes, font fonctionner leur planches à billets parce qu’il n’y a nulle autre alternative que de procéder ainsi. Quid de l’inflation, des déficits budgétaires ? Et bien ce sont là des débats d’étudiant. Pas besoin de se siphonner le cerveau pour savoir que l’inflation est une réaction normale de l’économie (comme le dit l’économie Abdou Cissé) et que le déficit budgétaire est une tension surfaite, encadrée et par conséquent règlementée par des relations monétaires aliénées ou alors par des cohérences monétaires prescrites par les équilibres d’ensemble. Il se trouve que le contexte actuel, imposé par le covid-19, renvoie à des instincts de survie auxquels ne peuvent se soustraire les Africains et encore moins nous autres Sénégalais. Le covid-19 est non seulement en train de tout faire exploser, mais encore de favoriser des replis nationalistes, de consolider des divergences et baliser le recentrage sur la souveraineté et ce dans tous les domaines. Aucun des pays développés d’Occident, d’Amérique ou d’Asie n’est assez fou à lier pour aller puiser dans ses réserves (or) en vue d’assurer la stabilité politique, économique et sociale, sous l’ordre communautaire et consensuel. Pour dire les choses crument, chacun s’en fout comme de l’an quarante. Normal ! La guerre mondiale que l’on vit aujourd’hui est d’abord une guerre solitaire contre un virus qui s’est certes mondialisé. Dans un tel contexte, le Sénégal, qui comme tous les autres pays découvrent la dictature de l’intelligence artificielle et ses impacts mais aussi l’incontournable loi de la rationalisation, ne doit penser, d’abord, qu’à ses intérêts quand bien même il serait dans un ensemble cohérent, monétaire, qui plus est renforcé par des valeurs africaines solides et des relations bilatérales d’importance capitale. Mais c’est justement parce que nous avons des pays frontaliers et frères, dont certains avec qui nous partageons la même monnaie qu’il nous faut tout prévoir. Et particulièrement dans le secteur de la Santé qui n’est pas seulement le nôtre, au vu de ses offres laborantines et de ses segments sollicités par la sous-région. Ainsi le dépistage massif en amont peut être offert à la sous-région, tout comme la production de médicaments à grande échelle pour lutter contre le covid-19 dans la sous-région, etc., Ce sont là autant de réponses immédiates attendues par les Sénégalais et les voisins. Au-delà de l’optimisation des armes contre le covid-19, ce serait une lourde faute stratégique que de croire que l’effort de guerre devrait s’arrêter là. L’Occident, l’Amérique développée et l’Asie profitent de l’occasion pour se refaire. Nous ne devons pas être en reste. Certes, on nous parlera de l’arrimage du CFA à l’Euro et des conséquences et contingences d’ordre structurel, mais il se trouve que le conjoncturel se fout totalement aujourd’hui de ce qui précède. Le présent est difficile et l’avenir compromis pour certains pays dictent des politiques nouvelles. Ce ne sont pas les Français soutenus à coups de milliards d’euro par la Banque centrale européenne, ce que dénonce du reste l’Allemagne, qui viendront nous dire «Non, vous ne pouvez pas faire ça, voilà ce que vous devez faire …». Nous ne devrions pas l’accepter. Nous discuterons. Mais ne devrons aucunement tomber dans le piège de nouvelles dettes et de l’enfer de leurs intérêts. Le serpent a suffisamment mordu sa queue ! Le monde a changé. Il nous invite à reconsidérer nos postures, nos positions, propositions et à formuler nos exigences. La nouvelle géopolitique nous y oblige. C’est sa nouvelle donne. Le covid-19 a tout changé. L’Occident, les Etats-Unis d’Amérique sont tombés de leur piédestal. Leur déclin est enclenché. De grâce, ne soyons pas faibles, ne soyons pas nuls. Certes nous nous n’avons pas l’arme nucléaire encore moins de satellites à foison dans l’espace pour leur faire face, mais il est grand d’y penser d’ailleurs. Car le rapport de force est inévitable. C’est d’égal à égal que nous ferons face. Autrement, nous serons bouffés sur notre propre continent. Charles FAYE ]]>
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