Air Sénégal est sur le point d’obtenir une commande préliminaire de huit avions à fuselage étroit Airbus SE A220-300, d’une valeur d’environ 732 millions de dollars au prix catalogue, selon des personnes proches du dossier, relève Bloomberg pris à contrepied par capital qui tient un autre propos.
AVIATION – Le soi-disant mémorandum d’accord serait soumis à un contrat final, ont indiqué des sources du site, qui ont requis l’anonymat, écrit Bloomberg, relevant que d’après ses sources, qu'”aucun accord n’a été conclu et que les négociations pourraient échouer”.
Selon toujours les mêmes sources de Bloomberg, les nouveaux avions “contribueraient à la réalisation de l’objectif d’Air Sénégal d’établir une plaque tournante régionale près de Dakar et d’en faire la capitale africaine“.
Le président-directeur général d’Air Sénégal, Ibrahima Kane, joint par téléphone, n’a fait aucun commentaire dans l’immédiat quant à Airbus, il a a refusé de commenter, écrit encore Bloomberg.
Toutefois Maderpost apprend par Capital que la compagnie aérienne nationale du Sénégal a signé un protocole d’accord (MoU) pour huit appareils A220-300, qui “contribueront à développer notre réseau long-courrier vers l’Europe et notre réseau régional en Afrique”, selon Ibrahima Kane, le directeur général d’Air Sénégal. Et que de son côté, Airbus a souligné que ces appareils permettront à Air Sénégal de réduire ses coûts d’exploitation.
Airbus Group – Les points à retenir
– Numéro un européen et numéro deux mondial de l’industrie aéronautique, spatiale et de défense, né de la fusion en 2000 du français Aerospatiale Matra, de l’espagnol Casa et de l’allemand Dasa ;
– Excellente visibilité pour un secteur en croissance annuelle de 3 %, bénéficiant de fortes barrières à l’entrée et d’un bon « pricing power » ;
– Activité de 64 Mds€ répartie entre l’aéronautique civile avec Airbus pour 74 %, défense & espace pour 17 % et Airbus Helicopters pour 9 % ;
– Famille d’avions civils la plus complète du marché, de l’A350 (long-courrier) à l’A330 (15 heures de vol) et l’A320 (10 heures) et numéro un mondial des hélicoptères (47 % du marché civil en termes de livraisons) ;
– Prises de commandes de 460 M€, donnant une visibilité de plus de 15 ans de chiffre d’affaires, provenant de l’Asie-Pacifique (30 %), d’Europe (28 %), d’Amérique du nord (19 %), du Proche-Orient (8 %) et d’Amérique latine (6 %) ;
– Acquisition sans sortie de cash de 50,01 % de C-Series, programme de l’avionneur canadien Bombardier, qui renforce la position d’Airbus Group face à Boeing ;
– Trésorerie importante alimentée par les avances sur commandes et retour à un flux de trésorerie élevé, grâce à une bonne maîtrise des besoins en fonds de roulement ;
– Remontée du taux de distribution aux actionnaires, avec un dividende de 1,65 € au titre de 2018.
Airbus Group – Les points à surveiller
– Retards de livraisons pesant sur l’autofinancement ;
– Incertitudes judiciaires avec risques de pénalités pénales entre 1 et 6 MdsE ;
– Abandon du programme de lourd porteur A380 et incertitudes sur l’avenir du programme A400M ;
– Forte concurrence à venir dans le spatial de la part de Space X ;
– Risques de report de l’avion de combat franco-allemand et incertitudes liées à la guerre commerciale Etats-Unis-Chine-Union européenne ;
– Accélération de la consommation de trésorerie en début d’année ;
– Inquiétudes sur la fluidité de la chaîne logistique après le Brexit;
– Performances étroitement liées à la santé des compagnies aériennes ;
– Sensibilité aux parités de change, 60 % des ventes étant facturées en dollars américains pour une base de coûts majoritairement en euros ;
– Avancées dans le ciel nord-américain après les premières commandes d’A330 par Delta ;
– Exécution de la réforme de la gouvernance exécutive et des retombées sur les modes de production ;
– En 2019, retombées opérationnelles des 5 priorités -montée en puissance de l’A320, amélioration de la rentabilité de l’A350, remodelage du portefeuille militaire et déploiement des services, du digital et de l’innovation- devant aboutir à une hausse de 15 % du résultat d’exploitation et à un flux libre de trésorerie de 4 Mds€ environ ;
– 26,3 % du capital détenu depuis juin 2013 par l’Etat français (11,1 % via la Sogepa), l’état allemand (11 % via GZbv) et l’état espagnol (4,2 % via SEPI), réunis par un pacte d’actionnaires.
Aéronautique – Défense
Les délocalisations s’accentuent parmi les sous-traitants pour réduire leurs coûts. Ils implantent des usines au Maroc, en Europe de l’Est, au Mexique, en Inde et en Chine. Ainsi, en trois ans, Latécoère a ouvert des usines au Maroc, en Bulgarie et en Inde. La compétitivité de la supply chain est un sujet crucial, car les entreprises ne sont pas capables de tenir les baisses de prix demandées par les avionneurs.
D’après une étude du cabinet Xerfi et portant sur un panel de sous-traitants de moins de 20 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018, le taux de marge brute s’est nettement replié depuis 2015 (-8 points en trois ans) sous l’effet des pressions accrues sur les prix. Après un plus haut en 2015, leur excédent brut d’exploitation est tombé à 7,2% en 2018 (- 1,3 point en trois ans).
Pour rappel, Air Sénégal a remplacé Senegal Airlines, qui a été fermée par le gouvernement en 2016 après s’être endettée.
L’année dernière, Airbus a acheté le programme A220 auprès de Bombardier Inc., société du Canada, et son carnet de commandes était de 436 avions en octobre.
L’A220-300, qui peut accueillir jusqu’à 145 passagers, est plus petit que l’A320neo, l’appareil phare d’Airbus, pouvant accueillir jusqu’à 180 passagers.
Les compagnies aériennes négocient généralement des rabais substantiels sur les prix catalogue des avions vendus par Airbus et son rival américain, Boeing Co.
Maderpost