Indiquant au secteur privé que le gouvernement du Sénégal compte impliquer le secteur privé national dans la réalisation des projets et programmes dans les domaines de l’urbanisme, du logement et de l’hygiène publique non sans dire toutefois que l’Etat sera exigeant vis-à-vis de ses attentes, le ministre du secteur a eu droit à une réponse salée du Dr Abdourahmane Diouf.
MARCHE – C’est au cours d’un atelier d’échange avec le Club des investisseurs du Sénégal organisé lundi 4 novembre que le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique Abdou Karim Fofana a assuré que le secteur privé national sera protégé et privilégié au détriment des étrangers. Toutefois, et prévenu que les lenteurs et l’absence de qualité ne seront pas tolérées.
“A chaque fois que vous serez fort, nous laisserons le marché faire son œuvre. Mais à chaque fois que vous serez faible, nous chercherons à vous protéger. Nous vous protégerons. Nous vous privilégierons. Cependant, nous ne pourrons pas nous accommoder de lenteurs ni d’absence de qualité”, a dit le ministre aux membres du club des investisseurs du Sénégal.
“Nous devons faire comme d’autres pays amis. Par exemple au Maroc, le logement a permis de créer 1,4 % de croissance pendant 10 ans. Dans ce même pays, on a pu créer 1,7 million d’emplois rien que par la politique de logement. Aujourd’hui, nous créons les conditions. C’est à vous de nous donner cette croissance”, a-t-il ajouté.
Pour le Ministre, l’implication qualitative du privé national dans la mise en œuvre des politiques de l’Etat dans les domaines de l’urbanisme, de l’habitat, de la construction du logement et de l’hygiène publique constituera un facteur de succès.
“En tant que Sénégalais, vous êtes bien placés pour comprendre les nombreux défis économiques, sécuritaires et socio culturels afin d’y apporter les meilleures réponses. Votre implication pourra faire gagner le Sénégal en l’aidant à s’adapter aux mutations en cours”, a encore dit le ministre.
Le directeur exécutif du Club des investisseurs du Sénégal, Dr Abdourahmane Diouf ne s’est privé pour remettre les pendules à l’heure : “Au niveau du Club des investisseurs, nous n’offrons pas de la lenteur. Nous n’offrons pas de la qualité défectueuse. Nous offrons de la vraie qualité dans les délais requis. Si nous n’avons pas la capacité technique de le faire, nous acceptons que le gouvernement du Sénégal puisse aller chercher des privés internationaux pour le faire. Mais dans ce cas aussi, nous nous positionnons comme des sous-traitants”.
Pour le Dr Diouf, le taux de croissance ne sera inclusif et ressenti par les Sénégalais que si les grands travaux sont exécutés par des entreprises sénégalaises qui ont de la marge, qui gagnent des dividendes et qui les réinvestissent au Sénégal.
Avec Seneplus