Abdou Karim Fofana, ministre l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique a soutenu dimanche dans “Grand Jury” sur RFM, que le Train express régional (TER) ne commencera pas ses rotations en novembre, comme annoncé précédemment par Mountaga Sy, directeur général de l’Apix sur le plateau de Jakaarlo à TFM.
TER – “Il faut dire la vérité, je ne pense pas que le Ter va démarrer ses activités en fin novembre. La date du 30 novembre ce n’est plus possible. Il faut s’en rendre compte aussi. Quelques fois on annonce des choses, on a la volonté de le faire et à date échue, ça n’arrive pas”, a dit le ministre.
A quand alors le démarrage du TER annoncé en grande pompe et même mis sur rails le 14 janvier 2019, à un peu plus d’un mois de la présidentielle de février dernier, pour être inauguré en tout aussi en grande fanfare par le président Macky Sall ?
reliant le nouvel Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) de Diass à la ville de Dakar, financé par la Banque Islamique de Développement et d’autres partenaires.
“Il faut avoir de la tolérance. Nous ne sommes pas superman. Nous avons des politiques publiques et des projets complexes avec beaucoup de prestataires. C’est la première fois qu’on a un projet de cette taille-là”, s’est contenté de dire le ministre.
Pourquoi alors avoir fait tout le cinéma en janvier dernier si le TER n’est pas en mesure d’être livré aux usagers à date échue ?
Devrait-on attendre encore 3 à 4 mois supplémentaires pour les délais de livraison. Pour le ministre, cela ne changera rien au projet. Les Sénégalais devront garder leur mal en patience et supporter.
“Le plus important c’est que nous allons sortir les Dakarois de l’usage des transports en commun dans des conditions précaires”, dit Fofana.
Pour le moment, c’est un visage hideux qu’offrent aux Dakarois les travaux du TER, sans compter les difficultés rencontrées par les industries dont certaines ont délocalisé des unités et attendent encore d’être dédommagées par l’Etat.
Des économistes ne manquent pas de dire que le TER a “plombé l’économie du pays”.
Ils sont scandalisés par le coût du projet, qu’ils estiment exorbitant (656 milliards de F CFA, soit environ 1 milliard d’euros, pour le premier tronçon de 36 km) et considèrent qu’un tel investissement n’était pas prioritaire.
Financé par la Banque Islamique de Développement (BID) et d’autres partenaires, le TER devrait assurer la liaison Dakar-Diamniadio et transporter 115.000 voyageurs par jour. Selon ses défenseurs, il est un “projet transformateur historique” visant à améliorer de “manière significative l’épineux problème de la mobilité urbaine dans la métropole de Dakar”.
En plus du TER, les Dakarois attendent de voir un autre projet tout aussi pharaonique induisant les mêmes complications pour eux et ventant les mêmes mérites de révolution de la mobilité dakaroise, notamment le Bus rapid de transit (BRT), d’un coût de 300 milliards de francs CFA dont les travaux ont été lancés récemment par le Président Macky Sall.
TER et BRT en chantiers, Dakarois en sentier.
Charles FAYE