Non pas que je n’ai envie de débattre sur le fric qui ne trébuche avec fracas dans nos sébiles en cette veille de tabaski anxieuse, mais parce que son réquisitoire lundi dernier au lancement du Programme d’appui à la modernisation de l’administration, son administration, l’administration Sall, m’a sonné. Me laissant pantois.
Hanté par des contradictions sournoisement alimentées par un désagréable cocktail de curieuses réflexions sur l’inconscient et la conscience.
Plus de 300 milliards de nos maigres CFA vendangés, dans les bolides V8 et bons d’essence ou gasoil, au profit des pays riches et exportateurs de pétrole, sans compter tout le reste, dépenses de prestige et autres incongruités comportementales !
Pour dire les choses, j’ai cru entendre un opposant, droit dans ses bottes, les bretelles bien remontées, faire le procès d’une administration gâtée. Pourtant, aux ordres du tentaculaire marron-beige, imposé aux contribuables, en revanche sans carte de parti, voire sans parti pris, sinon le parti de leurs familles, leurs besoins et projets, s’ils existent.
Je n’ai pas compris le président Macky Sall, alors que je suis totalement en phase avec lui. Et c’est là, le comble, qui me prend au dépourvu. Me balançant en pleine figure, le constat aussi béat que naïf, que c’est quand même à lui, au Macky himself, qu’il revient de prendre le taureau par les cornes. Pour que raison s’entende et que les instructions transmises en directives, s’appliquent à la lettre, et soient religieusement suivies, au risque d’émarger sur la longue liste des chômeurs aux chiffres perplexes.
Et oui, au regard du monde qui devise cacahuètes et dévisse inopinément dans nos rues sablonneuses, il ne viendrait à l’idée de personne de contester que plus de 80% des Sénégalaise en âge de travailler s’époumonent dans nos artères embouchées.
Tout comme, il semble surréaliste que le Macky ne se limite qu’à dénoncer les travers de notre société, comme il le fait souvent et même beaucoup trop !
Devenu un impérial chef de l’Exécutif, après que ses compatriotes lui eurent renouvelé leur confiance, et surtout depuis qu’il a supprimé la station primatoriale, le Macky devrait savoir que tout le monde dépend de lui. Qu’il peut puiser, dans ses prérogatives constitutionnelles, les nouveaux termes de référence, qui feront de notre grand fleuve d’indiscipline, une mer de patriotisme constant, grâce à sa décision, patriotique, éthique, historique.
S’il le veut, mais vraiment, alors nous pouvons rompre avec nos travers et prendre rendez-vous avec l’émergence. C’est possible ! A lui de décider quel président il sera, quel Sénégal il laissera à la postérité !
Joummah Moubarrak et bon week-end à tous
Charles FAYE/RFM
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