La vidéo de la limousine du président Macky Sall qui prend feu délie les langues. La toile a brûlé avec elle. Et ça peut se comprendre, car l’affaire est loin d’être anodine. Elle est même grave. Cet incident, qui aurait pu tourner au vinaigre, met-elle en exergue ce qui a tout l’air d’une faille dans le dispositif sécuritaire du président? iGFM tente de lire entre les lignes de la mésaventure de Macky.
SECURITE – D’abord, des dos d’âne à n’en plus finir quand on prend la route de Nguéniène. Et la voiture choisie pour transporter le président, sachant pertinemment l’allure folle à laquelle le cortège présidentiel roule, n’est autre que cette belle Mercèdes Benz Maybach S600, aussi basse qu’une fondation. Normale qu’en heurtant- aussi brutalement qu’on puisse l’imaginer- le goudron, le carter de la voiture ait éclaté!
Ensuite, en regardant la fameuse vidéo, on se rend compte qu’après être sorti de la voiture fumante, le numéro 1 du Sénégal reste à poireauter, seul, sans garde du corps, ne sachant pas quoi faire ni où aller. Il choisit alors de reboutonner sa veste, tranquillement, pendant que ses gardes ont l’air occupés à vouloir aider à l’extinction des flammes. D’ailleurs, selon un article de Dakaractu expliquant ce qui s’est passé, les gardes ont attendu que la situation soit sans issue pour décider de faire sortir le président et son hôte du piège de feu.
Et enfin ( selon ce que nous avons pu voir), la garde de Macky n’avait pas de plan de secours, quant à l’évacuation immédiate du président. Ils ont tâtonné un moment, avant de décider de le diriger vers la mosquée d’à côté. Donc, il n’y avait pas de voiture plan B, en cas de tel incident. Et selon nos informations, Macky et son homologue malien ont dû attendre un bon bout de temps, avant qu’une voiture 4X4 vienne les emmener aux obsèques d’Ousmane Tanor Dieng.
Autant de questions qui remettent en cause la sécurité du chef de l’Etat sénégalais. Car, comment sa limousine a-t-elle pu prendre feu ainsi, en plein trajet ? Déjà qu’elle était en panne, il y a à peine quelques temps. Ou encore, son protocole, qui devrait naturellement faire un repérage des lieux où doit se rendre le président, n’avait-il pas compris que le véhicule choisi n’était pas le bon? Et puis, quand on voit la gestion de l’incident par sa garde, ces questions ne peuvent que rester entières.
Monia INAKANYAMBO/IGFM