La décision rendue par l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP) confirmant l’attribution du contrat d’affermage à la société française Suez n’agrée pas la Sénégalaise des eaux (SDE), qui a décidé de saisir en dernier recours la chambre administrative de la Cour suprême pour contester la décision.
RECOURS – Une nouvelle étape est lancée dans l’attribution du contrat d’affermage au groupe français SUEZ au détriment du “moins disant” et donc moins l’offre la moins chère, la Sénégalaise des eaux (SDE) qui ne compte pas abdiquer.
Selon la presse igfm.sn, elle va attaquer la décision rendue par l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP) adjugeant le marché d’affermage à Suez. A signaler que l’ARMP avait ordonné, dans un premier temps, “l’annulation de l’attribution provisoire” du contrat d’affermage à Suez et “la reprise de l’évaluation” et la “confiscation de la consignation”. La décision prise avant la présidentielle du 24 février, avait rendue publique sur le site de l’ARMP après cette même présidentielle.
Décidant d’aller jusqu’au bout des recours, la SDE saisit La Chambre administrative de la Cour suprême parce qu’estimant que l’appel d’offres est “vicié, non transparent et partiel”.
“La Sde a toujours soutenu qu’elle est la moins disante, Suez est plus cher dans les propositions de prix et ce sont les offres financières qui devaient être déterminantes, explique un responsable de la société. Suez a proposé 290,5 FCfa le mètre cube, SDE 286,9 frs et Véolia 366,3 frs. Et il était écrit dans le dossier d’appel d’offres que le choix final serait porté sur le moins disant. Ce qui n’a pas été le cas.”, se défend la Sénégalaise des eaux.
De plus, la SDE regrette les deux décisions contradictoires de l’ARMP qui avait “constaté” des irrégularités et incohérences dans la procédure d’attribution de ce marché de près de 80 milliards FCFA.
SDE dénonce également un “conflit d’intérêts manifeste”. SUEZ Groupe et SUEZ international, qui construit la troisième usine de Keur Momar Sarr, ne font qu’un, dit-elle. “C’est un conflit d’intérêts, parce qu’il sera juge et partie, alors qu’il faut quelqu’un d’autre pour contrôler qui réalise et qui exploite.” Pour la Sde donc, le combat continue.
En avril 2012, le groupe SUEZ offrait 5 bennes-tasseuses à la mairie de saint-Louis (nord ouest, 270km de Dakar) avec à sa tête M. Mansour Faye, ancien ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement et ordonnateur de l’appel d’offre du contrat d’affermage sur l’hydraulique urbaine.
La presse avait relayé l’information et évoqué une corrélation démentie par la mairie qui dénonçait alors un “procès indigne à l’endroit de la commune de Saint-Louis”
Senbusiness avec igfm