L’Etat du Sénégal projette d’équiper ses services forestiers de drones, afin de renforcer ses moyens de surveillance encore déficitaires, a annoncé lundi à Thiès le ministre de l’Environnement et du développement durable Mame Thierno Dieng.
SECURITE – S’adressant à des journalistes peu après avoir présidé la cérémonie d’ouverture d’un atelier de partage sur le nouveau Code forestier promulgué le 16 janvier dernier, au Centre Forêt de Thiès, il a annoncé que les pouvoirs publics envisagent “des drones pour contribuer à la surveillance de la forêt”.
“Il est illusoire de vouloir surveiller toute la forêt par voie terrestre”, a estimé le ministre en charge de l’Environnement, signalant que de plus en plus d’agents sont recrutés chaque année pour “combler le déficit” en personnel, sans compter l’acquisition de véhicules et de moyens aériens.
Pour Mame Thierno Dieng, la “dimension extraterritoriale” du trafic de bois, rend le problème “plus difficile”, avec des coupeurs de bois clandestins qui “traversent la frontière et trouvent des receleurs en Gambie”. “Il y a une extraterritorialité que nous ne maîtrisons pas comme nous le souhaitons”, a-t-il réitéré en marge de cet atelier de partage à laquelle prennent part des représentants des administrations centrale et déconcentrée du ministère de l’Environnement.
“Le déficit des moyens dans les eaux et forêts est chronique (…) mais ces deux dernières années, des efforts très appréciables ont été faits en termes de mobilité”, indiqué Mame Thierno Dieng, avant de signaler que l’année dernière, “pas moins de 40 véhicules” ont été acquis.
Le nouveau Code forestier durcit les peines contre la coupe illicite de bois. Il porte les sanctions privatives de liberté à “un minimum de 4 ans de prison” et celles pécuniaires à un “minimum de 10 à 30 millions”. Le texte législatif et réglementaire supprime aussi le sursis pour certains délits, a relevé M. Dieng.
Le Code forestier est une ’’disposition juridique qui s’ajoute à la disposition physique’’ consistant à mettre à contribution toutes les forces de défense et de sécurité dans la lutte contre le trafic illicite de bois, a-t-il dit. Le ministre relève que la police, la gendarmerie et l’armée sont “à égal niveau de volonté et conscience pour adresser cette question, dont les enjeux et les conséquences futurs sont plus graves que ce que nous (vivons) actuellement”.
Source : APS