ENTRETIEN – Dans une interview à L’OBS publiée mardi, Tarek Arezki, Président directeur général d’Arezki entreprise maître d’oeuvre du pont de Farafégny inauguré lundi 21 janvier par les présidents sénégalais et gambien Macky Sall et Adama Barrow indique que le pont pourrait durer plus de cent ans s’il est “périodiquement entretenu”.
Une fois réceptionné par les plus hautes autorités gambiennes et sénégalaises, le pont Farafégny ou la “Senegambia Bridge”, bien accueilli par les populations des deux pays, en particulier par la région naturelle de la Casamance, mais aussi par l’ancien président sénégalais, Abdou Diouf, “l’ouvrage de haute technologie” dont plus de “70% des usagers seront des Sénégalais” aura “besoin d’entretiens périodique” autant dire le point faible des Sénégalais.
L’appel du pied particulièrement au gouvernement du Sénégal qui verra le pont davantage emprunté par des Sénégalais (70%) que les Gambiens (30%), pour prendre en charge cette question technique est subtile, laissant également croire que le service après vente n’est pas défini.
Mais il est évident que “L’administration gambienne qui va décider de la gestion”, selon Arezki, et son homologue sénégalaise devraient se pencher sur cet aspect afin d’optimiser la durée de vie du pont.
D’une hauteur de 17 mètres au dessus du tablier et 17 mètres en dessous du pont, l’ouvrage qui permet aux bateaux de 17 mètres de passer sous le pont avec une ouverture maximale de 100 mètres, la Senegambia Bridge repose sur des pieux battus battus jusqu’à 70 mètres de profondeur. Le PDG de l’entreprise indique que des piles en béton qui sont “en train” d’être mis sur les accès “iront jusqu’à 60 mètres de profondeur aussi”.
“Type d’ouvrage avec des câbles à l’intérieur”, l’entretien périodique de ce genre d’ouvrage est une obligation.
Construite par des centaines personnes de plusieurs nationalités (7), avec 30 000 mètre cube de béton armé, Senegambia Bridge sera achevée et livrée en juin ou juillet prochain. Toutefois, pour que le pont soit opérationnel et fasse l’affaire des gros porteurs de 5 tonnes (camions), des appels d’offre pour la construction des marchés et le butinage du reste du tronçon de Farrafégny au pont devront être lancés.
Evalué à 40 milliards de francs CFA, le projet complété par des infrastructures connexes, tournera finalement autour de 50 milliards. Initialement prévu sur une distance de 940 km avec des remblais amenant le total à 950 km, le pont a évolué sur demande des administrations des deux pays et bailleurs de fonds qui ont souhaité un “ouvrage de qualité”. La même technologie utilisée pour la construction a permis de travailler sur un pont de 1850 mètres finalement, quasiment le double prévu.
De 12 mètres de largeur, avec une double voie de 7,60 mètres et un trottoir de 1,72 mètre de chaque côté, le pont est éclairé à la demande des décideurs et bailleurs de fonds.
Maderpost