CHAOS – Place de l’Étoile noyée sous les gaz lacrymogènes, tags anti-Macron sur l’arc de Triomphe, voitures en feu, barricades de fortune, plus de 200 interpellations, une centaine de blessés dont quatorze policiers… L’acte III du mouvement des gilets jaunes a tourné au chaos ce samedi 1er décembre à Paris et dans certaines villes de province, éclipsant les autres manifestations pacifiques qui se sont déroulées un peu partout dans le pays.
A 15h, le ministère de l’Intérieur comptabilisait 75.000 manifestants en France, contre 282.000 personnes le 17 novembre pour la première journée de mobilisation et 106.000 pour la deuxième le 24 novembre. Une participation en reflux donc, malgré un fort soutien populaire, et dont on retiendra avant tout les images de destruction qui ont émaillé cette journée.
Symbole du décalage entre des manifestants venus faire entendre leur ras-le-bol dans le calme et les quelques centaines de contestataires violents, un cortège a défilé sans heurt dans la matinée sur l’avenue des Champs-Élysées qui avaient été bouclés pour l’occasion.
Au même moment, en arrière-plan, de violents affrontements, opposant une nuée de manifestants en gilets jaunes aux forces de l’ordre, monopolisaient l’attention médiatique autour de la tombe du Soldat inconnu, le tout sous un épais nuage de gaz lacrymogènes.
Les échauffourées se sont ensuite éparpillées dans les rues adjacentes des Champs-Élysées, certains casseurs profitant de la pagaille pour détruire du mobilier urbain, s’attaquer à des banques ou incendier des véhicules.
Boulevard Haussmann, non loin des grands magasins, où quelque 300 manifestants étaient rassemblés, des personnes cagoulées ont pris à partie des pompiers venus éteindre des poubelles et véhicules incendiées, arrachaient des vélib’ et érigeaient des barrages. Place de l’Opéra ou surtout rue de Rivoli, qui relie la place de la Bastille à la Concorde en passant par Le Louvre, des centaines de personnes étaient elles aussi…