MONNAIE – Souleymane Jules Diop, ministre délégué auprès du Premier Ministre, chargé du suivi du Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PUDC) a répondu lundi sur sa page facebook au leader de Pastef, Ousmane Sonko, candidat à la présidentielle de février 2019, soutenant qu’il n’appartient pas à un “individu” de décider du changement d’une monnaie.
“Changer de monnaie, ce n’est quand même pas l’affaire d’un individu, c’est le choix d’un peuple. Il ne se décrète pas, parce que sa simple énonciation peut avoir comme conséquence la perte de valeur, la dépréciation, la rareté immédiate de liquidités, la fuite de capitaux et la crise économique”, écrit le ministre.
Samedi, dans la salle du Dock-Pullman, à Paris en France, dans le cadre de sa tournée européenne, Sonko a déclaré qu’une fois élu, il sortira sortirait le Sénégal du CFA et donc de la zone l’UEMOA.
“Ce n’est pas non plus le choix d’un seul pays mais l’aboutissement de négociations sereines, responsables avec les pays qui seront immédiatement touchés par une telle mesure puisqu’en acceptant de partager la même monnaie, nous avons décidé de partager nos économies, nos choix monétaires et aussi les risques inhérents à ces choix”, explique Souleymane Jules Diop.
Faisant la quasiment la leçon à Sonko, le ministre de rappeler que le Sénégal est lié à des pays qui ont décidé d’un environnement commun. “Nous avons pris des engagements avec d’autres pays frères et accepté d’accueillir le siège de la Banque centrale. Toutes ces conventions qui ont un caractère infraconstitutionnel, un seul homme va les dénoncer ?”
“Le franc CFA a ses mauvais côtés. Comme du reste, l’Euro qui le porte. Trop apprécié au regard des économies nationales, en dehors de l’Allemagne. Notre monnaie garantie par le Tresor français ne permet sans doute pas une véritable politique monétaire.
Mais le CFA nous a assuré une stabilité, une convertibilité et surtout un marché sous-regional de plusieurs centaines de millions de consommateurs. Oui il faut poser le débat et notre notre pays y trouve un intérêt avec les perspectives qui s’offrent désormais à lui au plan économique. Mais dans la sérénité que n’offre pas cette tournure passionnelle.”, relève le ministre.
Maderpost