OPINION – Nous sommes dans le plus beau des mondes. Tout va bien. Très bien même ! L’eau coule à flots. Les greniers sont pleins à craquer. Il y aura suffisamment de moutons. Tabaski Sociale living. Ouf l’honneur est sauf. Ce PMA (pays moins avancé) que nous sommes est différent des autres. Il sait raconter assez de bobards pour que la communauté internationale nous inscrive dans ce cercle vicieux de la pauvreté. Nous savons si bien maquiller les chiffres. Nous vivons bien. A l’aise ! Après tout, contrairement à ce qui se dit de nous dans le monde, le Sénégal est quand même un pays riche. Trois grands fleuves, des lacs partout, une nappe phréatique à seulement quelques coups de pic, plus de 10 millions de jeunes de moins de 35 ans, une masse scientifique et ouvrière formée et enviable, de l’or, du marbre, du fer à Kédougou la belle pauvresse, du gaz, du pétrole, du zircon, de l’artisanat, du rail, des ports, deux aéroports, un président qui est à la République ce que Ronaldo est au foot. Que veut-on de plus. C’est vrai, il y a la dictature de la crise de trésorerie, voire financière, qui nous asphyxie, nous plongeant dans une tourmente sans précédent, ou du moins que nous avions oublié, tant il nous semblait être dans le TER du yokuté, le PSE en bandoulière, dans le firmament du succès made in Sénégal. L’argentier du gouvernement nous disait en mai que nous avions 700 milliards dans les caisses pour tenir jusqu’à la fin de l’année. Je n’avais pas tellement compris son calcul. Pardi, 3700 milliards de francs de budget l’année, donnent un peu plus de 10 milliards le jour. 700 milliards divisés par 6 mois, 180 jours. Un gap de 7 milliards par jour. Je divague ! Normal. J’ai perdu la raison. Peut-être pas. La foi oui ! Comment est-ce que cela a-t-il pu m’arriver. Le populisme ambiant de nos hommes politiques ! Sans doute. Qu’ils soient de l’opposition ou du pouvoir, c’est toujours l’attrape-nigaud qu’ils nous servent. Comme dit le consultant chevronné. Ils nous identifient, nous crétinisent et nous mènent en bateaux, une fois que nous leur avons donné nos voix. Nous voilà devenus des niches sûres pour des carrières alternatives : opposition-majorité. Seul le tapis rouge compte et il est octroyé par la grande masse quelque peu maso que nous sommes. Pour quelques CFA, on donne tout, aux populistes sans état d’âme. Cela est d’autant plus facile dans un contexte vicié par une justice que beaucoup ont fini de croire aux ordres de l’exécutif, qui, d’une main tient, ferme les plans de carrière, de l’autre, le bal des statuts que seule l’Assemblée nationale, aux actions verticales de la présidentielle, confère en fonction du désidérata du prince. Il faut savoir être dans son temps, celui de la dépendance de la justice. Qui est fou d’instruire l’indépendance. De lui donner une forme dans le fonds ou vice-versa. Dans l’opposition, on peut tout dire. C’est une fois au pouvoir que l’on prend conscience du gouffre dans lequel peut plonger une nouvelle réalité faite d’indépendance. Les détournements publics, d’objectif, les décisions anticonstitutionnelles, la mauvaise gouvernance, etc. devant une justice libre, indépendante. Non ! Il ne faut pas rêver. Pas avec ces hommes politiques. Ce ne sont pas des grands messieurs. Tout au plus, des politiciens à la solde de leurs ambitions qui n’apprendront à servir la Nation que quand ils seront dans l’obligation de le faire : Président de la République. Bien sûr que tous ne sont pas à loger à la même enseigne. Il s’en trouve des bons, patriotes. Pour ce que nous avons, pour l’essentiel. Franchement ! Pardon. Que les juges reconnaissent que certains d’entre eux ne sont pas cleans est un bon début. Mais il ne faut pas s’en arrêter au constat et à la dénonciation. Il faut assainir, sans chichi et sans fard afin que l’on fasse enfin face à cette crise de valeurs nationale qui plombe ce pays, nous renvoie à des intérêts bassement artificiels jusqu’à la fausse représentation du toc que l’on veut projeter. Les leaders qui bombent la poitrine à s’en péter les muscles ont raté une belle occasion de mettre sur les rails un pays qui n’attend que d’être mieux éduqué, bien formé pour faire exploser son potentiel consistant et se prendre en charge. Ils en ont marre de tendre la main, de croire à des histoires à dormir debout. La responsabilité historique n’est pas forcément matérielle, mais comment peut-il en être autrement quand les parlementaires qui peuvent rappeler aux institutions et à leurs différents segments leurs obligations se noient dans leur discours de façade, de partis pris et opposés. Pris par une aphonie majoritaire, ils oublient les principes et le sens de leur mission. Normal. Nous sommes dans le plus beau des mondes. Tout va bien. Pour peu, on n’irait pas vers cette présidentielle dont il n’est désormais question que d’elle. Le président a hâte de la campagne électorale, l’opposition s’arme, les traders à l’affût du marché politique se frottent déjà les mains. Pendant ce temps, des gosses disparaissent par dizaines en mer, sans que cela n’émeuve personne. Même pas un conseil interministériel dans un pays qui n’a pratiquement plus de plages publiques sans risque. Pas mal pour un pays Nickel. Mourrons ! C’est ce qu’il y a de plus beau et vrai. Tout va bien. Charles FAYE/IGFM ]]>
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