UEMOA – Le 20e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UEMOA qui s’est tenu le lundi 20 juillet à Lomé a pris fin sur une bonne note pour ce qui est des perspectives économiques. La croissance a progressé à 6,7% en 2017, portée par plusieurs leviers qui maintiennent cette année encore leur bonne dynamique. Malgré certaines faiblesses, les Etats de l’Union sont en phase avec les critères de convergence, ce qui devrait booster le processus d’intégration.
C’est déjà connu mais pour le président du Conseil des ministres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), le ministre béninois de l’Economie et des finances, Romuald Wadagni, le rappel est nécessaire en ce sens qu’il met en relief la dynamique économique favorable que vit l’espace sous régional.
Lundi 30 juillet à Lomé, le ministre togolais présentait la situation économique au sein de l’Union, devant les chefs d’Etat et de gouvernement qui tenaient leur 20e Sommet ordinaire. “Le taux de croissance de l’union s’est situé à 6,7 % en 2017 contre 6,5 % en 2016” a confirmé Romuald Wadagni, qui a expliqué ce bon cru par “le dynamisme des activités de service, la bonne tenue de la production agricole et l’essor du secteur des bâtiments et travaux publics “.
Selon le ministre, d’autres facteurs ont également influé sur cette dynamique positive notamment l’approvisionnement régulier des marchés intérieurs en produits alimentaires de grandes consommation, qui a engendré une hausse modérée des prix intérieurs avec un taux d’inflation annuel moyen qui s’est établi à 0,8 % contre 0,3 % en 2016. Dans ce contexte, la banque centrale (BCEAO) a pris la décision de maintenir son principal taux directeur inchangé à son plus bas niveau historique de 2,5 % et à continuer à fournir les financements nécessaires pour satisfaire les besoins en liquidité.
Au delà de ces indicateurs macroéconomiques assez reluisants, le ministre Romuald Wadagni a aussi fait cas des avancées significatives en matière d’intégration économique. En 2017, trois pays ont ainsi respecté les 3 critères de convergence en 2017 contre aucun une année auparavant.
Ces critères sont relatifs au solde budgétaire global, à l’intégration financière et au financement du développement. “L’année 2017 a connu aussi la mise en œuvre de grands chantiers en matière d’intégration économique, d’intégration financière et de développement économique” a poursuivi le ministre béninois qui a toutefois souligné la persistance de certaines faiblesses qui freinent la dynamique économique surtout dans un contexte international encore difficile.
«Des défis demeurent dans la quête de l’amélioration des conditions de vie des populations, la lutte contre la radicalisation et les conflits armés, le renforcement du marché commun, la poursuite des investissements dans les secteurs clés comme l’eau l’énergie et les infrastructures», a reconnu le ministre béninois de l’Economie et des finances, Romuald Wadagni, président en exercice du Conseil des ministres de l’UEMOA .
Défis sécuritaires et sociopolitiques
La dynamique d’intégration est donc en marche au sein de l’espace UEMOA, ce qui devrait constituer un motif de satisfaction pour les chefs de l’Etat de l’Union qui ne perdent pas de vue l’amplification de certains facteurs à risque. C’est ce qu’a mis en avant le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat qui a souligné que malgré les efforts multiformes, “la situation sécuritaire de la sous-région demeure préoccupante”.
Le président ivoirien n’a également pas manqué de rappeler les tensions socio-politiques dans certains pays de la sous-région et a par conséquent “exhorté les acteurs politiques à privilégier le dialogue inclusif qui demeure le moyen le plus sûr de dégager un consensus national et de mobiliser toutes les forces vives”. Sur la situation économique, il a aussi salué les avancées enregistrées et a appelé à la consolidation des acquis, à l’accélération du processus d’intégration régionale et au respect des critères de convergence.
Les Chefs de l’Etat se sont par la suite réunis à huis-clos pour adopter certaines décisions majeures relatives à la vie politique et socio-économique dans la sous-région. L’occasion aussi pour s’accorder sur les grandes questions du 53e Sommet des Chefs d’Etats et de gouvernement de la CEDEAO qui s’est ouvert ce mardi 31 juillet toujours dans la capitale togolaise.
Source : Tribune Afrique