ARCHIVES – S’il y a un pays qui a raté en 2018 le rendez-vous avec la célébration de la Journée internationale des archives, c’est bien le Sénégal avec notamment Saint-Louis qui s’est tristement et sinistrement distinguée avec le saccage de l’Université Gaston Berger qui a vu ses archives s’envoler en fumée et avec toute sa mémoire du fait d’étudiants en colère. Les regrets de Mme Fatoumata Diarra, directrice des archives nationales du Sénégal, dans le journal de 12H00 de RFM en ce jour de la célébration internationale des archives, suffisent pour illustrer son désarroi, mais aussi l’insurmontable gâchis dans laquelle les étudiants ont plongé leur université dans la Ville de Saint. Des faits regrettables déjà constatés au Sénégal. Selon M. Mohamed Lamine Kane, chef du Service régional des archives de Saint-Louis, la Région de Saint-Louis “comptait, elle aussi, faire mieux que l’année dernière en décidant de tenir la cérémonie d’ouverture et le panel du 08 Juin à l’UGB et une journée d’échanges d’expériences entre professionnels le 09 aux Archives de l’hôpital Militaire de Saint-Louis”. “Hélas le 15 Mai 2018, un malheur s’abattit sur la Cité de la lumière, endeuillant l’Université Gaston Berger et le pays entier. Comme cela ne suffisait pas, un feu assassin ravagea le Rectorat et la Direction du Centre Régional des Œuvres Universitaire, brûlant documents, ordinateurs et détruisant serveurs et climatiseurs ! Les bureaux des Ressources humaines, de la Comptabilité, des Archives, de l’Informatique ont tous flambé et la mémoire réduite en cendre : horreur et consternation !”, regrette-il dans un texte lu pour pour. A l’en croire, les gardiens de la mémoire ont “décidé de porter le deuil en se gardant de fêter mais en s’investissant dans la sensibilisation pour la préservation de notre Mémoire gage de notre souveraineté et de notre liberté”, suite à ces événements malheureux, Le regret est d’autant plus affligeant que “depuis quelques années, des Sénégalais s’attaquent au patrimoine documentaire et édifices publics à travers de manifestations de colère, croyant ainsi porter préjudice aux autorités suite à une doléance non satisfaite ou un préjudice subi”, dénonce-t-il “Tamba, Kédougou, Dakar (à la veille des élections de 2012), Saint-Louis (Deux fois : en 2016 à l’école Cheikh Touré ; et cette année à l’UGB) ont tous enregistré ces scènes douloureuses. Comble des combles, ces mêmes étudiants qui y ont mis le feu à UGB “réclameront tôt ou tard” les documents “qu’ils ont eux-mêmes détruits ! “, fait savoir M. Kane, relevant que les documents “contribuent au rétablissement des droits et de la vérité”. “Les archives sont les armes ou avocats du détenteur de la vérité, que celui-ci soit pauvre ou riche. Les premiers témoins que le juge appelle à la barre, ce sont les documents ! L’Etat, pour jouer son rôle de garant des droits et libertés individuels et collectifs, a besoin des éléments d’appréciation et de sa source d’inspiration que sont les archives.”, dit-il encore dans son plaidoyer “Là où le pauvre incinère ou noie ses preuves (archives), le riche prend quatre avocats et confisque son droit ! Même les morts crient vérité et exigent que lumière soit faite et cela passe nécessairement par les archives.” “Hier nous est conté par les archives, Aujourd’hui, tout repose sur l’administration de la preuve ; même pour percevoir son propre salaire, ou recevoir de l’argent à travers les terminaux de paiement électroniques, il faut montrer un document (carte gap, carte d’identité ou passeport, etc.).” “Demain, nous rendrons compte aux futures générations. Donc faisons attention et préservons notre mémoire et notre patrimoine de manière générale (patrimoine matériel et immatériel). En détruisant des archives, on perdrait notre mémoire et notre patrimoine et on affecterait notre Gouvernance : Thème de cette année !” Un coup de gueule plein de sagesse qui montre la voie à suivre en matière de préservation et d’obligation pour les générations d’aujourd’hui d’assurer une mémoire entière et non altérée à leurs descendants. Simon Pierre FAYE ]]>
à la une
- Sandiara, un gang de voleurs de motos Jakarta démantelé
- Biennale, ABV apporte sa touche « Quand l’Afrique nourrit le monde »
- Arcop-Aser, la Cour suprême a rendu son verdict
- L’officialisation de la victoire de Pastef au menu des quotidiens
- Nouvelle majorité au Parlement, de l’urgence du budget du Sénégal ! (Par Magaye Gaye)
- Division spéciale de cybersécurité, Moustapha Diakhaté convoqué ce vendredi
- Législatives 2024, Pastef rafle 130 des 165 sièges (résultats provisoires officiels)
- La CPI émet des mandats d’arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif