(Abu Qassam Al Chaabi, poète arabe) Le vote par l’Assemblée nationale de la loi relative à l’accord signé par le Sénégal et la Mauritanie, par le biais de leurs chefs d’État respectifs et portant sur le partage des ressources énergétiques transfrontalières, a révélé, au grand jour, la vraie personnalité de l’une des stars politico-médiatiques qui s’agitent dans l’espace public sénégalais. L’honorable député Ousmane Sonko, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a, on le savait, une conception bien singulière de la politique. Se situant dans la vieille tradition politicienne structurée par les «Clans coloniaux» qui capturent l’Ethos qu’ils enferment dans le sectarisme et le nihilisme primaires, l’honorable député s’aménage une destinée politique construite autour de deux piliers : le discours médiatique sur toutes les thématiques, avec quelques relais totalement assujettis, d’une part, et, d’autre part, l’insolence verbale perçue comme arme d’assaut et de destruction politique massive. Il est de notoriété publique que l’honorable député est l’incarnation de «l’héroïsme militant», du «politicien guerrier», pour parler de manière triviale. Cette figure expressive de l’archaïsme politicien et qui fait encore plaisir à quelques segments de la société, est la traduction d’une arriération politique qui ne dit pas son nom, une manifestation de la manie qu’ont les «néopoliticiens» à entrer dans ce monde si particulier, qu’est le monde politique. Pour Sonko et ses comparses, l’audience et l’audimat politiques, sont proportionnels à la violence des termes utilisés, à la capacité de nuisance verbale, à la recherche de mots et de faits qui peuvent faire mal, dans l’espoir que faire mal et plus mal, est la garantie d’une stature politique majeure ! Il s’agit là, sans aucun doute, d’une vision spartiate et martiale de la politique, que récuse la modernité politique dans un pays où la Citoyenneté s’est installée de manière irréversible et exigeante. Une telle option pousse l’honorable Sonko à chercher partout et en tout, le mal, ou plutôt ce qu’il faut dire en mal et de mal du «pouvoir», pour espérer engranger des succès, au besoin, par la convocation d’une version originale de «Fake news» ! L’ancien Inspecteur des Impôts construit, en effet, son équation politique autour des hydrocarbures (Pétrole et Gaz) sur la base d’un aspect que pose ce sujet : les contrats signés par l’État pour la prospection et l’exploitation des Ressources. Dopé par la starisation médiatique autour de cette question pour laquelle l’émotionnel l’emporte sur le rationnel, suite au pilonnage médiatique accompagnant son offensive, l’honorable Sonko a enjambé son périmètre de savoir, pour se prendre autre : un expert des questions énergétiques. Il est ingénieur géologue, maître des principaux secteurs de savoir liés aux hydrocarbures, docteur ès gaz et pétrole, au savoir et à la parole infaillibles ! Un des «4 mousquetaires du pétrole» (dont, faudrait-il le remarquer, aucun n’a fait des études ou n’a un cursus portant sur la maîtrise de cette question), l’honorable Sonko patauge, avant de sombrer dans la boue pétrolière. Croyant que la lecture de quelques ouvrages sur la question et des recherches sur le Net feraient de lui (et de ses amis), des experts, il se complait dans des explications scabreuses, tellement alambiquées que l’on perçoit, aisément, le caractère emprunté de «l’analyse». Non, la compilation touffue fondée sur des coupures de Presse et des références aériennes, ne saurait faire office de thèse crédible à même d’éclairer le problème ! Pourtant, l’État du Sénégal est à la hauteur du défi que les tenants de la «Pétropolitique» lui ont lancé. De la grande Conférence de Presse du Premier Ministre, à la publication de tous les Accords signés (du jamais vu dans l’Histoire de notre République) et des informations fournies par l’ITE, l’État du Sénégal n’a eu de cesse de montrer, à travers la preuve par les faits, qu’il n’y a aucune zone d’ombre dans sa gestion des questions énergétiques. La réponse apportée par l’honorable député Sonko et les autres «mousquetaires», épée de bois au vent, c’est justement, l’absence de réponse. Ils préfèrent tenir un discours parallèle centré sur la récusation subjectiviste, visant le président de la République, son frère et un ministre de la République ! La clarification du problème, à travers un débat de niveau, n’est point leur objectif. Se drapant du manteau «national-populiste» faussement patriotique, ils sont prêts à tout, pour, simplement, éclabousser le président de la République, dans le but de noyer son magnifique bilan, dans une mare de boue. Inutile et vaine tentative, comme du reste l’honorable Sonko, l’a su, à ses dépens, lors de la dernière session plénière de l’Assemblée nationale ! Ce jour-là, celui que les media présentent comme l’une des têtes de gondole d’une opposition tragiquement faible, a étalé toutes ses carences ! Près d’un an après les élections législatives, l’honorable Sonko n’arrive toujours pas à maîtriser les textes de l’Assemblée nationale. Lui le «guerrier», D’Artagnan de la question pétrolière, dans les atours d’un professeur prêt à un cours magistral devant de jeunes étudiants préposés à ingurgiter ses paroles doctement énoncées, commence par trébucher dangereusement. Il clame haut et fort qu’il pose, avant tout, une «question préjudicielle» ! Oui, une «question préjudicielle », celle-là même qui n’existe nulle part dans le règlement intérieur de l’Assemblée nationale ! De manière claire et sans équivoque, l’honorable Sonko, a confondu «question préjudicielle» avec «question préalable» (article 74) et «motion préjudicielle» (article 75), des concepts clairement évoqués et précisés dans le règlement intérieur de l’Assemblée nationale ! Signe évident d’une grave carence intellectuelle, d’une véritable forfaiture professionnelle que l’honorable Sonko voulut masquer par une «insolence de vaincu», pour parler comme Jules César. Le drame, le véritable drame intérieur vécu par l’honorable Sonko, c’est la méconnaissance de cette vertu cardinale en politique et dans la vie sociale au quotidien, qu’est l’humilité ! Non, il ne sait pas que c’est cette grande valeur qui fait la force première des grands hommes. Cette grave méprise sur les enjeux de sens de l’engagement en politique, lui joue et lui jouera encore, pour sûr, de très vilains tours. Aussi, sonné et groggy, l’honorable Sonko finit par s’affaler sur la question du partage, à parts égales, des ressources transfrontalières. Sans aucun fondement scientifique (géophysique ou géologique), autre qu’une référence ridicule à Journal qui est tout, sauf spécialisé en la matière, l’honorable Sonko proposa un «Amendement» réservant 80% des Ressources au Sénégal, en s’appuyant, essentiellement sur la démographie des pays, sans une connaissance réelle du site et de sa situation géographique. Ignorant les précieuses indications du Droit International sur cette question et étranger à toutes les informations relatives à ce type de problème (le règlement des litiges réels ou potentiels s’est effectué dans plusieurs zones du monde, comme ce fut le cas entre le Royaume Uni et la Norvège, le Mexique et les États-Unis, ou encore entre le Timor Oriental et l’Australie), l’honorable Sonko s’est embourbé dans les sables mouvants de la prétention indue et de l’arrogance mal polie ! Les brillantes et courageuses clarifications apportées par le président de l’Assemblée nationale et ses collègues du groupe parlementaire Bennoo bokk yaakaar, et même de l’opposition parlementaire n’y firent rien. L’honorable député avait opté pour l’auto-flagellation politique et intellectuelle. S’exonérant de toute autocritique, d’humilité et d’acceptation de ses trop graves fautes, l’honorable Sonko, finit sa descente aux enfers de la carence obstinée et de l’infantilisme politique. L’on découvrit alors et avec effarement, que l’honorable Sonko ignore ce que signifie la «hiérarchie des normes» ! Il ignore, ce qui, somme toute, semble élémentaire, que l’Assemblée nationale, ne pouvait, en aucun cas, modifier un protocole de Traité signé entre 2 États. Il ne sait pas que la loi a juste pour objet, d’autoriser le président de la République à ratifier ! Une fois de plus, l’honorable Sonko étale ses tares et ses limites. Confondu devant ses pairs, dès le début de la 13ème Législature, suite à ses mensonges éhontés sur la fiscalité relative aux salaires des députés, le voilà encore rattrapé par ses propres turpitudes ! Sa manière hussarde et burlesque d’aborder les questions, est à la mesure de son esprit obtus, rétif et imperméable à toute forme d’humilité et de gestion positive des relations politiques et sociales. Poussant la démagogie et l’ineptie jusqu’à leurs limites extrêmes, l’honorable Sonko refuse de prendre les tickets Total octroyés par l’Assemblée nationale. Incroyable et extraordinaire : Total serait différente des autres multinationales du pétrole intervenant au Sénégal telles Shell ou Mobil, parce que simplement française ! Proprement ridicule et enfantin pour quelqu’un qui continue de parler et d’écrire en français, d’user à satiété de marques et de produits français dans de nombreux domaines de sa vie. Curieuse et sélective manière d’opérer ! Oui, l’honorable Sonko est l’un des principaux représentants au Sénégal, du «national–populisme», cet ersatz qui n’est qu’un avatar du patriotisme dévoyé ! Décidément, sur le tracé des précieuses indications d’Al Chaabi, l’honorable député Ousmane Sonko n’aime pas les montagnes. Sa demeure est donc toute indiquée : le fond des vallées de l’imposture politicienne ! Aymérou GNINGUE est le président du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (majorité) ]]>
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