20 mètres de cote ravagés chaque année
A cause du réchauffement global, le niveau de la mer monte et les côtes mbouroises subissent une érosion grave : la mer fait de tels ravages qu’elle engloutit près de 20 mètres de côte chaque année. Mais les changements climatiques naturels ne sont pas les seuls responsables comme en témoignent nos interlocuteurs rencontrés sur les plages de Tamalodge (Grand Mbour).
Hôtels et résidences détruits, touristes absents…Non loin de là, à 500 mètres de l’hôtel Palm Beach la situation est plus que grave. La plage ressemble plutôt à un cimetière d’autant qu’elle est abandonnée. Pourtant, il y a dix ans, les populations y pratiquaient le sport régulièrement mais depuis que le phénomène a commencé à prendre de l’ampleur, cette portion de la côte mbouroise est sous la menace de l’érosion. Pour ce passant qui a accepté de nous parler sous couvert de l’anonymat, beaucoup de gens ont préféré abandonner les lieux sous prétexte que leurs maisons ou encore leurs cabanons sont menacés. Pire, « les touristes n’y déposent pratiquement plus leurs valises », nous a-t-il soufflé.
A l’entendre, si rien n’est fait, cet espace disparaîtra et l’érosion continuera à s’accentuer sur le littoral mbourois et de nouveaux ouvrages aggraveront la situation observée jusque-là. Mais en réponse à l’alerte sonnée par les populations, notre interlocuteur a lancé un appel aux autorités sénégalaises. Il a plaidé pour que le Mbour adopte une mission d’observation du littoral pour la résolution des problèmes de l’érosion côtière. D’autant que les activités économiques sont paralysées. Il s’agit notamment de la pêche.
Une digue pour vaincre la menace
Si à Saint-Louis (Nord du Sénégal) où l’érosion côtière est devenue un drame social jusqu’à ce qu’une digue de 25 milliards F Cfa a été annoncée pour lutter contre ce phénomène, Mbour tend également la main. Surtout que la petite côte est une zone importante qui contribue beaucoup au développement du Sénégal. En tout cas c’est le souci de toute une ville menacée sourdement par l’élévation du niveau de la mer. « C’est tout ce que nous demandons pour que nos plages ne disparaissent pas définitivement. Nous sommes très inquiets. Nous ne savons plus quoi faire. C’est aux autorités de nous aider même s’il s’agit d’une part d’un phénomène naturel », soutient-il.
En attendant, les vagues grignotent patiemment le littoral qui a complètement changé de visage depuis quelques années. Seule la digue devrait donc soulager les populations afin que leurs activités reprennent.
Au cas contraire, la mer continuera d’attaquer avec la même force et risque même de plonger les populations dans un drame social sans fin.
Mamadou Salif GUEYE et Bathie GNING (Images)
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