La transformation du secteur informel représentant 95% du PIB souhaitée par le Président Bassirou Diomaye Faye peut-elle se réaliser dans un pays où le secteur privé va en ordre dispersé au gré des intérêts partisans et querelles personnelles ?
ECONOMIE – Le chef de l’Etat a demandé au gouvernement, mercredi 6 novembre en Conseil des ministres, de lancer ce qu’il convient de considérer comme le défi le plus colossal qui n’ait jamais été demandé à l’administration à savoir la « transformation systémique du secteur informel ».
Autrement dit à l’identifier, l’inscrire dans une banque de données afin qu’elle bénéficie de formation, financements. En somme des droits requis et sacrifie à ses devoirs pour le plus grand bien de l’élargissement de l’assiette fiscale.
Par contre, Bassirou Diomaye Faye ne dit pas comment le plan « d’accompagnement et de valorisation du secteur informel » qui représente 95% du PIB selon les estimations officielles, va-t-il procéder à une transformation systémique dudit secteur.
C’est quoi le projet, comment et qui le finance
Il s’agit, d’une part, de mettre en œuvre une doctrine pour une meilleure structuration des activités et des acteurs et d’autre part, de dérouler un point majeur du plan à savoir « tirer le meilleur de l’économie informelle », en passant par une réorganisation de l’encadrement des différentes entités publiques dans les domaines de la formation, du financement, de la fiscalité et de l’installation dans des zones spéciales.
Tout un écosystème d’intervenants publics sera en première ligne, notamment l’Agence de Promotion et de Développement de l’Artisanat et les Chambres des métiers, qui apparaissent comme les bras armés des pouvoirs publics.
Reste à savoir avec quelles ressources financières et comment l’administration peut-elle entamer cette révolution de l’économie sénégalaise sans qu’il ne soit provoquer par ailleurs une mutation profonde du secteur privé évoluant en ordre dispersé.
De retour de la Türkiye, le Président Faye avait quasiment prié le secteur privé de se réunir pour apporter une réponse concertée face aux nombreux défis de la production, transformation et distribution.
Prenant certainement le mesure des lois et règlements des associations, Bassirou Diomaye Faye s’est gardé de sommer le secteur privé de se réunir pour parler d’une seule voix et devenir un seul interlocuteur de l’Etat sur des questions économiques et d’investissement.
Cependant, il semble que le secteur privé n’ait plus trop le choix.
Maderpost