Dans son édition de ce lundi, L’AS rapporte que sept agents du ministère des Finances et du Budget ont été arrêtés dans le cadre de la traque des personnalités de l’ancien régime soupçonnées d’avoir détourné des deniers publics.
Le journal précise que ces mis en cause sont tous en service au niveau de l’Observatoire de la qualité des services financiers (OQSF) et sont soupçonnés de détournement de deniers publics, complicité, blanchiment de capitaux, usage de faux en écriture publique et privée, fraude informatique et recel de données financières.
Dans sa livraison du même jour, Libération donne plus de détails sur cette affaire qu’il assimile à un démantèlement d’« une vaste mafia » à l’OQSF. Cependant, le journal rapporte que six personnes, et non sept, ont été arrêtées par la Division des investigations criminelles (DIC), chargée du dossier.
En plus, le quotidien d’information signale que les mis en cause ne sont pas tous des agents du ministère des Finances et du Budget.
Le contrôleur du Trésor D. Diallo, présenté comme le cerveau de la « vaste mafia », était le comptable de l’OQSF au moment des faits présumés. M. H. Ndao est le secrétaire exécutif de l’Observatoire. M. Diop et A. D. Thiakhane, pour leur part, y occupent les fonctions de comptable et d’expert informatique, respectivement.
Les deux autres mis en cause n’appartiennent pas à l’OQSF si l’on se fie aux informations de Libération. Le journal indique que S. Diaw, la seule femme du groupe, est gérante de l’entreprise Takusan et P. S. Sow est en poste à la direction de la Promotion touristique.
Tout ce beau monde a été « discrètement » arrêté par la DIC et déféré vendredi dernier. « Ils seront édifiés sur leur sort aujourd’hui (lundi 23 septembre) à la suite de retours de parquet », souffle Libération qui précise que les six mis en cause ont été épinglés par un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) sorti en 2017 et qui fait état d’un trou de 181,9 millions de francs Cfa.
Le journal renseigne que D. Diallo, face aux enquêteurs, a reconnu les faits qui lui sont reprochés et levé le voile sur son mode opératoire : « il émettait des chèques en faisant croire qu’il alimentait la caisse d’avance. Dans d’autres cas, payait des fournisseurs sur la base de fausses factures. Ces derniers encaissaient les fonds (récoltés sur la base de ces opérations présumées frauduleuses) et lui reversaient l’argent avant de recevoir des commissions».
P. S. Sow et S. Diaw étaient chargés, contre une commission de 10% sur les montants reçus, d’encaisser les fonds, selon Libération.
Dans ses aveux, poursuit le journal, D. Diallo a mouillé M. H. Ndao et M. Diop, assurant avoir remis 20 millions de francs CFA au premier et que le second montait les faux dossiers et démarchait les fournisseurs.
Ces derniers sont partiellement passés aux aveux. Ndao a juré n’avoir reçu de Diallo que 5 millions, finalement retournés à l’envoyeur, tandis que Diop a assuré n’avoir démarché qu’un fournisseur.
Thiakane est accusé d’avoir « saboté » l’ordinateur de D. Diallo, sans doute pour détruire des preuves, lorsque l’Igf a lancé son audit. Il a reconnu les faits devant les enquêteurs, mais précisé qu’il a agi sur instruction de ce dernier, selon Libération.
Maderpost / Seneweb