Les cauris de l’homme d’affaires burkinabè Simon Tiemtoré, patron de Vista Bank sont-ils envoûtés, au point de n’avoir pas obtenu son quitus de faire passer sous son giron Oragroup dont les discussions de rachat étaient engagées depuis fin 2022 ? Les misères de Visa Bank s’accumulent avec des chances qui s’amenuisent crescendo sur fond de cascade de départs de hauts cadres du navire Oragroup, de comptes d’audit maquillés et de cafards cachés dans les placards. Confidentiel Afrique révèle en exclusivité les dessous de cette opération qui reste encore un long fleuve agité.
ORAGROUP – Les masques tombent. Les nuits de noces entre l’acheteur Vista holding, propriété de l’entrepreneur burkinabè Simon Tiemtoré et le vendeur Oragroup sont désormais différées. La foudre torrentielle continue de s’abattre sur le groupe des « sulfureux » camerounais aux commandes du groupe bancaire ORAGROUP. L’opération de rachat d’Oragroup, entamée depuis fin.2022 courant 2023 tourne en eau de boudin. Urbi orbi, le dossier se corse davantage par la découverte longtemps annoncée par Confidentiel Afrique des monticules de cafards dans les placards. Certaines filiales sont au bord de la faillite, malgré les micmacs du camerounais Ferdinand NGON, qui joue à malin, malin et demi et abat ses dernières cartouches, pour des raisons d’honneur.
En pleine déconfiture, le GROUPE Orabank peine à charmer son prince Vista Bank, qui trébuche et tousse à grosses poitrines. L’opération de vente continue à faire planer le doute sur la crédibilité de la transaction sur le marché financier avec son cocktail d’ingrédients qui électrocutent la cession. Nuits laborieuses, due diligence escamotée, le jeu de yoyo agace. Selon des informations exclusives obtenues par Confidentiel Afrique, le groupe Orabank fait face depuis plusieurs mois à une saignée de ses hauts cadres ‘’attirés’’ par d’autres sirènes du milieu bancaire panafricain et hexagonal. S’y ajoute l’état de santé en décrépitude de bon nombre de portefeuilles- filiales d’Orabank qui mordent la poussière, à visages maintenant découverts.
Finalement, ORAGROUP ne peut plus trouver un preneur avec les casseroles et provisions importantes depuis l’avènement de la dirigeance du camerounais Ferdinand NGON. Certaines filiales sont au bord de la faillite, les cafards dans les placards longtemps cachés commencent à sentir mauvais, glisse une source autorisée à Confidentiel Afrique.
Gouffre abyssal et maquillage des comptes d’audit
19 milliards de perte l’année dernière. Un chiffre qui en dit long. Le camerounais Ferdinand Ngon dans le collimateur des administrateurs d’Oragroup peine difficilement à tenir malgré le sauvetage engagé depuis plusieurs mois pour le rachat par Vista Bank. Certaines filiales seraient au bord des faillîtes et le régulateur serait dans l’obligation de les mettre en administration provisoire. Plusieurs hauts cadres ont fait leurs cartons pour rejoindre d’autres groupes bancaires et les rescapés seront repris et fusionnés dans une nouvelle configuration du repreneur.
À l’évidence, Oragroup serait en difficulté financière majeure dans plusieurs de ses filiales en Afrique centrale depuis plusieurs années. Des augmentations de capital auraient été réalisées dans certaines filiales pour soutenir des prêts supplémentaires, aggravant ainsi la situation financière, sans véritable injection de capitaux propres. La situation actuelle du groupe est souvent perçue comme un montage opaque, favorisé par des intérêts locaux pour valoriser la vente de l’entreprise.
Si plusieurs tentatives de rachat ont échoué, l’avenir d’Oragroup est sombre, toutefois des discussions sont en cours avec de potentiels acheteurs, dont Vista, pour une reprise qui impliquerait probablement une réduction significative du prix de vente, estimée à plus de 70% de sa valeur actuelle dans ses différentes filiales. Ferdinand Ngon, le dernier directeur en poste, se trouve face à un défi considérable pour négocier ce virage, qui apparaît comme la Der ultime de la transaction.
En août 2023, le Groupe Vista annonçait que ce deal devrait aboutir à l’acquisition de 61,4 % d’Oragroup, la holding d’Orabank, avec l’ambition de devenir un acteur bancaire de premier plan à travers une présence dans 16 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Le groupe Oragroup, longtemps dirigé par Vincent Le Guennou, Ferdinand Ngon et un autre directeur originaire du même village camerounais, fait face à des défis significatifs. Récemment, Vincent Le Guennou a quitté ses fonctions au sein du groupe. En 2023, Oragroup a publiquement reconnu des pertes de 18 milliards de francs CFA, mais selon des sources internes, les pertes réelles, largement attribuées à des manipulations comptables orchestrées par Ferdinand Ngon, pourraient être bien plus importantes. Ces allégations de falsifications dans les filiales d’Afrique centrale et de l’Ouest ont mené à des rumeurs qui tournent en boucle sur la difficulté de plusieurs filiales.
Oragroup serait en difficulté financière majeure dans plusieurs de ses filiales en Afrique centrale depuis plusieurs années. Des augmentations de capital auraient été réalisées dans certaines filiales pour soutenir des prêts supplémentaires, aggravant ainsi la situation financière sans véritable injection de capitaux propres. La situation actuelle du groupe est souvent perçue comme un montage opaque favorisé par des intérêts locaux pour valoriser la vente de l’entreprise. Si plusieurs tentatives de rachat ont échoué, l’avenir d’Oragroup reste incertain et compromis.
Par Ismael AÏDARA (Confidentiel Afrique)
Maderpost / ConfidentielAfrique