Selon l’économiste international, expert en développement industriel intégré et spécialiste de l’intégration économique, Pape Demba Thiam, beaucoup de gouvernements Africains seront bientôt confrontés à des manifestations et émeutes sans précédents, tant elles vont monter en puissance.
TRIBUNE – Les Recettes des Institutions de Fabrique de Pauvreté (RIFP) produisent des cycles d’instabilité chronique en Afrique.
Une petite recherche sur Internet montre que je décris et préviens contre cette phénoménologie depuis 2018 en réagissant aux faits qui l’accréditent.
Je regrette de n’avoir pas été écouté car le FMI est dans ses œuvres en Ethiopie, tombée dans le piège de la dette.
Conséquence de ses recettes: régime de change flottant pour la monnaie nationale dévaluée de 30% en ce seul jour du 30 Juillet 2024, inflation spontanée, pauvreté immédiatement accrue.
Ce cocktail risque d’y créer les mêmes troubles mortelles qui ont récemment eu lieu au Kenya et fait virer le gouvernement de Ruto et, menacent de frapper le Nigeria ce 1er Août 2024.
Une chose est sûre: beaucoup de gouvernements Africains seront bientôt confrontés à des manifestations et émeutes sans précédents, tant elles vont monter en puissance.
Ceux qui ramasseront le pouvoir tombé dans la rue comme un fruit mûr, hériteront de cadeaux empoisonnés, parce que tout ce qu’ils ont appris à faire, c’est de harceler des pouvoirs défaillants qui étaient en place.
Parce qu’au pouvoir, ils seront plus sévèrement harcelés à leur tour, et directement, par des populations énervées, parce qu’ils n’auront plus de véritables oppositions politiques en face, pour fonder quelque espoir d’alternance démocratique et pacifique.
Prosaïquement parlant, l’Afrique a beaucoup de risques de vivre la quadrilogie dialectique suivante:
1. RÉVOLTES populaires provoquées par l’accumulation des frustrations;
2. RÉCUPÉRATIONS opportunistes de frustrations populaires par des groupes populistes armées ou de politiciens;
3. RECTIFICATIONS des échecs fatals, dus au manque de préparation adéquate à fournir des solutions structurelles aux causes structurelles des frustrations et;
4. RÉVOLUTIONS, c’est à dire, profonds changements de structures.
Un avertissement, au risque de passer pour un oiseau de mauvaise augure, dans un monde d’irrationnel et de superstition:
1. Les gouvernements Africains doivent d’urgence, trouver d’autres solutions au financement de leur développement et à celui du fonctionnement de leurs administrations;
2. Les gouvernements Africains doivent d’urgence, concevoir des stratégies intégrées de développement économique et social endogènes et inclusives, ainsi que leurs stratégies de mise en œuvre efficace, qui génèrent leurs propres modèles et systèmes de financement totalement déliés du piège de l’endettement public et;
3. Les gouvernements Africains doivent en même temps, définir et mettre en œuvre des stratégies d’information qui permettent de communiquer aux masses populaires, la certitude de la réussite de leurs nouvelles stratégies de développement, d’une manière qui leur permettent d’y croire et d’être patientes.
Et ce neuf ne se fera pas avec l’expertise et les cabinets d’études qui ont toujours vécu des programmes et projets des Institutions de Fabrique de Pauvreté (IFP).
Maderpost