La fuite de cerveaux et la perte de cerveaux sont deux concepts étroitement liés mais distincts, qui concernent l’utilisation et le gaspillage de talents dans un pays, en particulier le Sénégal dans ce contexte.
TRIBUNE – Fuite de cerveaux
La fuite de cerveaux désigne le phénomène par lequel des individus hautement qualifiés et talentueux quittent leur pays d’origine pour s’installer à l’étranger. Ce phénomène est particulièrement visible chez les étudiants et les jeunes professionnels sénégalais. Voici quelques points clés :
1. Bourses et études à l’étranger : Les universités américaines et européennes offrent des bourses aux meilleurs élèves sénégalais, souvent ceux qui obtiennent des moyennes élevées (entre 14 et 17). Ces élèves, souvent qualifiés de génies, partent parfaire leurs études dans des établissements étrangers de renom.
2. Insertion dans le pays d’accueil : Après avoir obtenu leurs diplômes, ces étudiants sont souvent intégrés dans le système d’administration ou le secteur privé du pays d’accueil, contribuant ainsi au développement de ces pays au lieu de retourner au Sénégal.
3. Impact sur le Sénégal : Le départ de ces talents prive le Sénégal de ressources humaines qualifiées qui auraient pu contribuer de manière significative au développement du pays. Les domaines affectés incluent la recherche scientifique, la technologie, la médecine, et d’autres secteurs critiques pour le développement économique et social.
Perte de cerveaux
La perte de cerveaux, quant à elle, fait référence à la non-utilisation des compétences et des expériences des cadres et administrateurs retraités du Sénégal. Voici les principaux aspects :
1. Cadres expérimentés : Il s’agit d’anciens ministres, directeurs généraux, présidents de conseils d’administration et hauts cadres de l’administration sénégalaise, qui ont accumulé une riche expérience au cours de leur carrière.
2. Retraite inactive : Après avoir pris leur retraite, ces individus se retirent souvent de la vie active et ne contribuent plus à la société, malgré leur expertise précieuse.
3. Besoin de mentoring : Le Sénégal, comme d’autres pays africains, a besoin de ces anciens cadres pour former et guider les jeunes générations. Leur expertise et leur vécu pourraient aider à encadrer les jeunes administrateurs et cadres, facilitant ainsi une transition plus fluide vers l’émergence économique et sociale du pays.
Solutions potentielles
Pour contrer ces deux phénomènes, plusieurs mesures peuvent être envisagées :
1. Programmes de retour des talents : Inciter les étudiants et les professionnels sénégalais à revenir au pays après leurs études ou expériences à l’étranger. Cela pourrait se faire par le biais de programmes de réintégration, de facilités fiscales ou de projets attractifs au Sénégal.
2. Valorisation des retraités : Créer des plateformes ou des programmes permettant aux retraités de partager leur expérience et de participer activement au développement du pays. Par exemple, des programmes de mentoring, des conférences ou des rôles de conseillers dans des projets stratégiques.
3. Partenariats internationaux : Encourager les partenariats entre les universités sénégalaises et les institutions étrangères pour permettre un échange de compétences et de savoir-faire, tout en favorisant le retour des talents au Sénégal.
En conclusion, la fuite de cerveaux et la perte de cerveaux sont des défis majeurs pour le Sénégal et d’autres pays en développement. Adresser ces problèmes nécessite des politiques bien pensées et des initiatives qui valorisent à la fois les jeunes talents et les cadres expérimentés.
Serigne Abdou Mbacke Ndao
Député, Ancien Maire de Mbacke
et Président de l’ONG MSI
Maderpost