L’emploi des jeunes représente un défi majeur car le taux de chômage parmi cette tranche
de la population reste très élevé. Pour répondre à cette problématique, il est crucial de
mettre en œuvre des stratégies adaptées et d’en mesurer l’impact en continu. Parmi ces
stratégies, je pense particulièrement à celles-ci-dessous.
TRIBUNE – incitations fiscales
Les incitations fiscales constituent une première piste. L’État peut en effet offrir des
allègements fiscaux aux entreprises qui embauchent des jeunes. Cette mesure incitative
peut prendre la forme de crédits d’impôt ou d’exonérations fiscales partielles sur une
période déterminée. Par exemple, une entreprise pourrait bénéficier d’une réduction sur
l’impôt sur les sociétés proportionnelle au nombre de jeunes travailleurs recrutés.
Ce type de mesure permet aux entreprises de réaliser des économies significatives, tout en
augmentant les opportunités d’emploi pour les jeunes. Les réductions d’impôts peuvent
être conçues pour cibler des secteurs stratégiques pour le développement du pays.
Réduire les charges sociales pour les entreprises qui embauchent des jeunes est une autre
voie à explorer. Les cotisations sociales représentent souvent une part importante des
coûts salariaux.
En proposant des réductions ou des exonérations temporaires sur ces
cotisations pour les jeunes employés, l’État peut inciter davantage d’entreprises à les
recruter. A titre d’exemple, une exonération des cotisations sociales pour les jeunes
travailleurs pendant les deux premières années de leur emploi peut considérablement
réduire les coûts pour les employeurs. Cette mesure peut être particulièrement utile pour
les petites et moyennes entreprises, qui disposent souvent de ressources limitées pour
embaucher de nouveaux employés.
L’État peut également introduire des crédits d’impôt pour la formation des jeunes
employés. Les entreprises qui investissent dans la formation continue de leurs jeunes
recrues peuvent bénéficier de crédits d’impôt couvrant une partie des coûts de formation.
Ce type d’incitation encourage les entreprises à développer les compétences de leurs
jeunes employés, augmentant ainsi leur productivité et leur engagement à long terme.
Les crédits d’impôt peuvent là aussi être ciblés vers des formations dans des domaines
identifiés comme prioritaires. En alignant les crédits d’impôt avec les besoins du marché
du travail, l’État peut s’assurer que les jeunes reçoivent une formation pertinente et de
haute qualité.
Ces mesures pourraient être vues comme des pertes fiscales pour l’État mais le coût social
du chômage des jeunes est bien supérieur.
Les programmes de stages et d’apprentissage
Les stages, qui devaient être rémunérés, permettent aux jeunes d’acquérir une première
expérience professionnelle tout en étant financièrement soutenus. Cela nécessiterait de
repenser le cadre légal de ces expériences professionnelles pour à la fois protéger le
stagiaire et encourager l’entreprise qui bénéficie de l’enthousiasme et des nouvelles idées
apportées par les jeunes stagiaires.
Promouvoir les contrats d’apprentissage, qui combinent formation théorique et pratique,
aide à développer des compétences directement applicables sur le marché du travail.
Dans ce cadre, les partenariats entre les écoles et les entreprises jouent un rôle crucial.
Des accords solides entre les écoles, les universités et les entreprises peuvent offrir aux
jeunes des opportunités de stages. Ces partenariats facilitent la transition entre l’école et
le marché du travai, d’où l’importance de développer davantage de programmes de
formation duale, qui intègrent des périodes de formation en entreprise.
Le soutien aux jeunes entrepreneurs
C’est une autre voie prometteuse. Faciliter l’accès au crédit et aux financements pour les
jeunes entrepreneurs est essentiel. Des programmes de microcrédit et des fonds
d’investissement dédiés doivent être davantage développés pour soutenir les initiatives
entrepreneuriales des jeunes. Et on peut toutes et tous constater que ces initiatives de
jeunes ne manquent pas au Sénégal.
La sensibilisation
Sensibiliser et promouvoir les avantages de l’embauche des jeunes est crucial. Lancer des
campagnes pour sensibiliser les entreprises aux avantages d’embaucher des jeunes peut
mettre en lumière le potentiel et les compétences des jeunes travailleurs.
L’une des plus grandes richesses du Sénégal, c’est sa jeunesse. Elle doit donc être placée
dans les meilleures conditions pour porter le développement du pays.
Par Dr Laurent BONARDI
Maderpost / Walfnet