Un million (1 000 000) de barils de pétrole brut nigérien extrait des gisements d’Agadem au Niger, transporté par le pipeline jusqu’à la station terminale de Sèmè-Kraké au Benin, a été embarqué sur le navire Front Cascade du vendredi 17 au dimanche 19 mai derniers.
HYDROCARBURE – Depuis ce dimanche soir, ce navire a quitté les eaux béninoises, direction la France. Et oui, le divorce violent intervenu entre la France et le Niger n’empêche pas ce dernier d’y faire raffiner son pétrole brut. Les autorités nigériennes n’ont même pas le choix.
Avant même que le pétrole brut ne soit extrait et acheminé aux entrepôts de la station terminale de Sèmè-Kraké, le Gouvernement d’Abdourahamane TIANI avait déjà perçu une partie de son prix de vente (400 millions de dollars obtenus début avril 2024) sous forme prêt accordé par la Chine.
L’or noir du Niger est en route, selon Africa Intelligence, pour le port français de Marseille-Fos dans le sud de la France. Ce chargement est la propriété de la China National Petroleum Corporation (CNPC) qui avait délié la bourse pour permettre à Niamey d’honorer ses engagements financiers internes, sous régionaux et internationaux.
Qu’une délégation de hauts responsables chinois soit venue à Cotonou le mercredi 15 mai dernier pour échanger avec le Chef de l’État Patrice TALON n’était pas anodin. Le durcissement de position du Niger met leur investissement en jeu.
Selon plusieurs sources, une fois au port français de Marseille-Fos, le pétrole brut nigérien sera traité et raffiné par la bioraffinerie de TotalEnergies située à La Mède à Châteauneuf-les-Martigues (Bouches-du-Rhône).
Comme quoi, il y a le panafricanisme, mais il y a aussi les dures réalités de l’offre et de la demande du marché international.
Maderpost / Francis Z. OKOYA