La finance islamique est un secteur en forte croissance en Afrique de l’Ouest, à la mesure de son « potentiel énorme » dont profitent plus les pays développés que ceux en développement, soutiennent des experts prenant part à la neuvième édition du Forum international sur la finance islamique en Afrique de l’Ouest, mardi, à Dakar.
FINANCE – Cette rencontre est organisée par l’Institut africain de finance islamique (AIIF).
Elle a pour thème : « Finance islamique et souveraineté alimentaire : opportunités de financement pour les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de l’agro-industrie ».
Intervenant à ce forum, Mohamadou Lamine Mbacké, le président de l’AIIF, a souligné la nécessité de « développer l’industrie financière islamique par nos moyens, avec le conseil et la formation ».
La finance islamique, signale M. Mbacké, est « un domaine nouveau, à forte croissance économique, qui a un potentiel énorme, dont les pays développés profitent plus que les pays sous-développés et les pays musulmans ».
Il souligne toutefois que « beaucoup d’avancées » ont été enregistrées dans le cadre de la promotion de la finance islamique en Afrique.
Cela est d’autant plus vrai qu « ’il existe une frange de la population qui ne répond pas à la finance classique en raison de diverses considérations, notamment tout ce qui est consommation d’intérêts ou produits prohibés par la charia », la loi islamique, a fait remarquer Banassi Ouattara.
« Le fait d’aller vers la finance islamique permet d’intégrer cette frange de la population dans le secteur financier, et cela contribue à la politique d’inclusion financière de la BCEAO », a relevé M. Ouattara.
Il signale que la BCEAO a mis en place « un programme de vulgarisation » qui sera lancé « incessamment ».
Ce programme devrait permettre de « sensibiliser la population » sur les services financiers et la finance islamique en particulier, selon le fonctionnaire de la BCEAO.
Des « dispositions particulières »
Banassi Ouattara a évoqué la mission de régulation de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest.
« Pour rendre opérationnel ce nouveau mode de financement, d’épargne et d’investissement dans l’Union [économique et monétaire ouest-africaine], la Banque centrale a élaboré des textes régissant des opérations et des produits financiers », a-t-il dit.
M. Ouattara précise que ce cadre réglementaire, conforme aux institutions de finance islamique, est relatif aux « dispositions particulières » qui leur sont applicables et au caractère technique des opérations de ces institutions.
La BCEAO a soumis au Conseil des ministres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine deux projets de texte adoptés par cette instance.
« Au titre de ces textes, il y a la loi portant réglementation bancaire, qui a été adoptée en juin 2023, ainsi qu’une nouvelle loi portant réglementation de l’activité de microfinance dans l’UEMOA, adoptée en décembre 2023 », a rappelé M. Ouattara.
Maderpost / Aps