Vous aimez nos télévisions locales ? Il y a du tout et on y trouve de tout. C’est en fait un véritable bazar. Leur particularité est que tout se passe entre quatre murs à l’intérieur d’un studio où des individus viennent pour la plupart nous faire ingurgiter de force des sornettes. Ça commence tôt le matin avec des personnes tirées de leur sommeil pour nous raconter des stupidités.
TRIBUNE – Et à la queue leu leu, de délurées jeunes dames, qui semblent se préparer à une séance de jeu de faux lions, se présentent pour leur show et faire fantasmer des « Modou Modou » dont les épousailles avec ces postiches durent le temps d’une lune de miel pour les plus chanceux pendant que d’autres les traînent devant les tribunaux pour escroquerie au mariage. On pourrait penser que pour faire monter l’audimat, tous les promoteurs de ces télés ont les yeux fixés sur la plastique de ces dames. A côté, il y a ceux que l’on appelle pompeusement chroniqueur.
On les recon- naît par leur grande gueule en plus d’être d’une superbe ar- rogance. Nul besoin qu’il soit diplômé. Il peut être un charretier qui viendra se frotter à un agrégé en sciences po- litiques. Un mécanicien peut également se présenter pour contredire un éminent scientifique sur le cancer, la Covid, la grippe aviaire. Il parlerait de ces maladies, mais aussi de la bombe nucléaire ou de l’exploration spatiale avec une telle assurance qu’il vous fera douter de la « science » de l’expert. Ils savent tout et discutent sur tout même de choses sur les- quelles ils ne savent rien !
C’est leur point fort et y en a qui viennent les écouter religieusement. On les retrouve sur tous les plateaux où ils s’illustrent par leur culot, toisant tout le monde et n’écoutant personne.
D’ailleurs, ils ne s’écoutent pas. Dans ce registre, le plus commun sera celui qui fera mon- tre de plus de suffisance et d’insolence envers son co-déba- teur. Des bouffons payés au prix fort. Chaque télé a ainsi son chroniqueur attitré dont le rôle consiste à sortir des âneries.
D’ailleurs, il suffit de zapper entre nos différentes chaines pour s’en convaincre. Y a toujours palabres. Et on y entend de tout sauf des choses qui peuvent aider une jeunesse à se forger des modèles.
Le Sénégal, c’est l’un des rares pays où l’on discute, sans s’en lasser, de politique et de religion durant les 365 jours de l’année dans ces télévisions qui se foutent d’avoir des productions extérieures de qualité. On écoute plutôt des troubadours qui viennent débiter doctement des sornettes mais assenées avec un tel culot et une telle certi- tude qu’on leur donnerait le bon Dieu sans confession ! Vous comprenez maintenant la nature bordélique de ces médias qui se foutent royalement des téléspectateurs qu’ils pren- nent pour des demeurés.
Maderpost / KACCOOR BI – LETEMOIN