Il y a une homologie entre la concentration excessive du pouvoir dans les mains d’un même homme dans un même espace de pouvoir, la capitale. Une centralité étouffante de la concentration du pouvoir, de tous les pouvoirs dans la capitale Dakar.
POLITIQUE : La vraie rupture sera une réalité le jour où l’on saura disperser et décentrer réellement le pouvoir, le redistribuer auprès d’acteurs politiquement investis et dotés d’une légitimité dans les différents espaces de pouvoirs que sont les régions. Autrement dit décentrer et redistribuer le pouvoir d’Etat de façon efficiente et harmonieuse. Élire des présidents de région à qui on confie des pouvoirs de développement économiques réels. L’hyper-présidentialisme c’est quand le PR décide pour le développement, les infrastructures, l’éducation pour la région. Cela produit des aberrations du genre du blocage du bateau qui dessert la Casamance sur les quais de Dakar, pendant des mois, créant des frustrations et colères inutiles. Mieux, il faut s’interroger sur les difficultés à réaliser le projet de développement de zones économiques régionales, on fait ces propositions sans pouvoir les réaliser faute d’outils et de mécanismes adéquats.
Tant qu’on aura pas des pouvoirs locaux légitimes, investis de compétences avec les capacités de développer les régions sur tous les plans, Dakar restera le point de concentration et disharmonie du développement humain national.
L’intérêt est d’avoir au plan régional toutes les ressources et compétences pour bâtir des économies politiques régionales viables sur tous les plans notamment, au plan humain, financier industriel, infrastructurel, etc. Cela permettrait de faire de chaque capitale régionale, une capitale nationale qui affiche ses opportunités et spécificités, à la Nation et au monde. L’avantage c’est aussi tekki fepp ci bire rewmi, s’épanouir partout dans le pays, avoir des opportunités partout, pas seulement à Dakar.
Repenser l’hyper-présidentialisme, c’est Repenser le décentrement du pouvoir, c’est atténuer l’exacerbation des enjeux de pouvoir liée à l’élection présidentielle avec ses tensions et violences structurantes et, menaçant à chaque échéance la paix et la stabilité du pays. On pourrait enfin donner du sens au concept de leadership collectif en investissant des leaders et compétences nationales dont regorgent ce pays d’exercer leurs talents dans les régions. On va sans doute nous sortir le concept de décentralisation, nous allons vraiment au-delà, pour sortir de l’héritage de l’état colonial qui est un frein au développement, l’état colonial n’existe pas dans les métropoles, c’est perversion politique dont l’objectif est d’assujettir. Il est temps de réinventer l’état africain au service du citoyen et pour son bonheur et son mieux-être.
Maderpost / Sudquotidien