Dakar va-t-elle davantage se rapprocher de Bamako, Niamey et Ouagadougou filant vers une monnaie commune avec elles ou imprimer ses propres billets de banque ; l’idée n’est pas à écarter suite à la nomination de son nouveau ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Dr Abdourahmane Sarr qui, soutenant Ousmane Sonko à la présidentielle de 2019, prônait « la création d’une monnaie nationale permettant des politiques commerciales, financières et économiques maitrisées vers le libre-échange continental et international » !
MONNAIE – La question de la souveraineté monétaire avancée par le tout nouveau président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye avant que Sonko ne calme le jeu, est-il un chantier pour le nouvel économiste en chef du pays par ailleurs grand-frère d’une certaine Oulimata Sarr qui a occupé les mêmes fonctions sous Macky Sall ?
Difficile de rater cette question quand on sait que le chef de l’État et son Premier ministre Ousmane Sonko ont tous deux brandi, dans l’opposition, leur volonté de rompre avec le franc CFA comme l’ont laissé croire les Etats de l’Alliance du Sahel (EAS) sans tenter le coup du reste.
Ce d’autant que le candidat recalé par le Conseil constitutionnel à la présidentielle de 2012, le Dr Abdourahmane Sarr né le 26 mars 1968 à Paris de parents originaires de Kaolack, apporte en 2013 ce qu’il appelle une « situation inédite en Afrique » : la création d’une nouvelle monnaie complémentaire nationale au franc CFA appelée SEN. Le projet ne fera pas long feu, mais il se peut bien qu’il revienne en force, ce qui expliquerait sa nomination. Le Dr Sarr ayant tout fait pour qu’advienne une monnaie locale. Il suffit de visiter son portrait sur Wikipédia pour s’en convaincre.
Même s’il sait qu’en raison de problèmes de garantie et du faible taux de bancarisation de la population sénégalaise (90% de la population n’est pas bancarisée, selon la même source), l’inclusion financière est difficile.
Le créateur de la Société fiduciaire d’appui au développement local (SOFADEL) en 2013 dont le but est de « permettre aux Sénégalais de toutes les couches sociales de saisir les opportunités économiques qui s’offrent à eux et de se constituer un patrimoine économique et financier » entendait tout de même faire acheter par les membres de SOFADEL les SEN pour les utiliser dans leurs transactions de tous les jours entre eux dans leurs villes.
Cependant, il s’est vu stoppé par les autorités du pays et la BCEAO. C’est ainsi que plusieurs de ses collaborateurs furent arrêtés à Ziguinchor avant d’être envoyés en prison. Malgré l’existence et l’apport des monnaies complémentaires dans plusieurs autres pays du monde, en Suisse notamment avec le WIR, l’EUSKO en France, le gouvernement de Macky Sall avaitdit niet à un Abdourahmane Sarr qui ne s’est fait pas prier pour revenir en force et s’opposer davantage au régime, d’abord durant les législatives de 2017 ensuite à la présidentielle de 2019.
Revivant aux législatives de 2017 et à la présidentielle 2019 les mêmes infortunes qu’à la présidentielle de 2012, le président du Mouvement pour la renaissance, la liberté et le développement (MRLD) créé en 2011, par ailleurs directeur du Centre d’étude pour le financement du développement local (CEFDEL) un think tank fondé en 2010, appuie finalement en 2019 Ousmane Sonko alors candidat et farouche défenseur de la souveraineté monétaire.
A cet effet, le Dr Abdourahmane Sarr dira qu’Ousmane Sonko porte « les germes d’une marche responsable vers une Afrique unie et libre avec des fondements solides puisque construits à partir des collectivités locales et non de bailleurs étrangers ».
Avec Bassirou Diomaye Diakhar Faye à la présidence de la République et Ousmane Sono à la primature, le Dr Abdourahmane Sarr peut enfin dérouler son plan s’il est bien sûr dans le « Projet ».
L’ancien du collège Cathédrale, l’institution Sainte Jeanne d’Arc, Cegep Marie Victorin, HEC à Montréal, Havard, pour ce qui concerne les études, du FMI arrive pour le moins qu’on puisse en guest star de la nouvelle …
Maderpost / Charles Faye