Reconnaître l’intelligence de son adversaire ce n’est pas capituler, cela Abdou Diouf l’avait compris au plus fort de sa lutte contre Wade. Prendre tout un peuple pour des débiles par contre ce n’est pas de l’intelligence mais de l’orgueil mal placé.
TRIBUNE – Votre déclaration est limpide, vous reconnaissez que la constitution consacre la fin de votre mandat à la date du 02 avril ; mais vous jouez sur la nuance pour annoncer que s’il n’y a pas de Président élu vous restez en place en convoquant dans l’article 36 de la constitution, une seule phrase détachée de sa source qui stipule que « le Président en exercice reste en fonction jusqu’à l’installation de son successeur ».
Or cet alinéa est une suite logique depuis l’article 30 et suivants qui traitent de l’élection, il ne peut être extirpé de son contexte pour justifier l’impensable, par ailleurs que la décision du conseil constitutionnel récent clarifie encore le jeu de manière plus claire, le mandat présidentiel ne peut être ni rallongé ni raccourci et les élections ne peuvent avoir lieu au-delà de l’expiration du mandat présidentiel.
Penser alors à rester Président après le 02 sera hors la loi, mais vous semblez appeler justement à tordre le cou à la loi en déclarant que les participants au dialogue devront trouver des voies de contournement, vous trahissez ainsi le serment fait et consacré à l’article 37 « respecter et faire respecter la loi ».
Vous mettez votre espoir sur le mode de saisine du conseil constitutionnel, seul capable de vous dire non, mais vous l’avez dit « vous avez mal lu la constitution » car au-delà de votre personne, de l’assemblée nationale, il est autorisé à tout candidat à l’élection présidentielle de saisir le conseil et last but not least, le CC en abrogeant votre décret d’annulation de la convocation du corps électoral montre que le décret de convocation antérieure est toujours valable. Mieux, la dernière décision du conseil concernant Wardini montre que le processus électoral est toujours en cours et la liste des candidats actualisée.
Le dialogue de sourds que vous convoquez n’est qu’une autre forme de ndiouthie ndiathie car aucun consensus n’est possible entre les partisans d’une annulation du processus électoral en cours pour pouvoir participer « par force » et les plénipotentiaires constitutionnels issus d’un processus constitutionnel validé par le CC.
Vous l’avez dit, pas de consensus, pas d’élections…et vous restez en place !
Doit-on vous rappeler que les candidats que vous appelez au dialogue ne sont en rien associé à l’organisation des élections ?
Mamadou Ndiaye
Grand Parti.
Maderpost