Timbuktu institute a repris en janvier 2024 son bulletin « Météo du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest » couvrant dix pays de la région du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest dont la présidentielle « tendue » au Sénégal, les initiatives diplomatiques en Guinée, les défis sécuritaires persistants au Mali et l’enlèvement de travailleurs humanitaires au Cameroun.
AFRIQUE – L’Afrique connaît une série d’événements importants, indique l’institut.
« De la tournée du secrétaire d’État américain Antony Blinken en Afrique de l’Ouest à l’intensification des efforts diplomatiques de l’Iran au Sahel, les relations internationales jouent un rôle crucial dans le paysage africain », relève Timbuktu Institute.
Soulignant que dans le même temps, « les régimes militaires du Niger, du Burkina Faso et du Mali suscitent des inquiétudes quant à la démocratie et à la stabilité régionale ».
« Dans ce contexte dynamique, il est essentiel de comprendre les tendances et les défis auxquels sont confrontés les pays africains afin d’envisager des solutions efficaces et de promouvoir le développement durable et la paix dans la région », ajoute l’organisme.
Timbuktu Institute de faire savoir que si la lettre d’information ait été publiée tardivement, elle a pris la décision « de ne pas couvrir les événements de février, même si l’actualité est déjà très animée, en particulier au Sénégal ». Elle donne rendez-vous en mars « pour en savoir plus ».
Sénégal : Entre crise politique interne et préoccupations internationales
Le mois de janvier au Sénégal a été marqué par une fièvre électorale croissante dans la perspective de l’élection présidentielle de février 2024.
Parmi les candidats en lice, deux personnalités ont particulièrement retenu l’attention : Karim Wade, qui sort de huit années de retraite et de silence, et Ousmane Sonko, jeune leader charismatique de l’opposition.
Cependant, une controverse a éclaté sur la validité de leurs candidatures respectives. La Cour suprême a confirmé la condamnation d’Ousmane Sonko pour diffamation, remettant en cause sa participation à l’élection.
Dans le même temps, la nationalité française de Karim Wade a fait l’objet de vifs débats dans la sphère politique et médiatique, remettant en cause la capacité du candidat du Parti démocratique sénégalais (PDS) à se présenter à l’élection.
Début février, à la veille de la campagne électorale officielle, le président sénégalais a annoncé l’abrogation du décret de convocation du corps électoral, reportant ainsi les élections présidentielles initialement prévues le 25 février 2024.
Ce fut le début de manifestations et de protestations violentes, qui ont même entraîné des pertes en vies humaines, notamment sur le campus de l’université Gaston Berger à Saint-Louis, dans le nord du pays.
Des appels au dialogue ont été lancés par le Président Sall, ainsi que par certains acteurs de la société civile, tandis que la pression politique était maintenue par la poursuite des manifestations.
Le 12 février, un communiqué signé conjointement par les deux précédents présidents, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, appelait « les forces vives » à souscrire au dialogue afin d’apaiser le climat politique.
Quelques jours plus tôt, le Timbuktu Institute avait appelé à trouver des solutions à travers un dialogue « constructif, inclusif et sincère ».
Pour le directeur de l’Institut, le Dr Bakary Sambe : « Pour préserver le Sénégal de l’instabilité, il est urgent d’adopter une démarche proactive, en dépit de toute considération, et de viser d’abord et avant tout un cadre politique consensuel comme préalable à la préservation de la démocratie, de la paix et de la stabilité.
Nous ne devons pas courir le risque d’une violence électorale qui, combinée à la menace djihadiste à nos portes, plongerait le Sénégal dans l’instabilité. La région n’a pas besoin d’une nouvelle crise ».
Selon Timbuktu Institute, « il ne faut peut-être pas désespérer de l’intelligence de la classe politique dans sa diversité, pour éviter à tout prix un enlisement qui serait préjudiciable non seulement à la stabilité du Sénégal, mais aussi à la paix et à la sécurité régionales ».
Malgré la manifestation prévue le 13 février à Dakar et dans d’autres régions, des consultations sont déjà en cours dans les milieux religieux et certaines organisations de la société civile pour soutenir l’idée de ce dialogue aux contours encore flous et à l’avenir incertain malgré les compromis politiques en vue, et qui a été largement couvert par la presse nationale.
Pourtant, l’Union européenne avait déjà annoncé le déploiement d’une mission d’observation électorale au Sénégal, dirigée par l’eurodéputée Malin Björk, afin de suivre le processus électoral et d’en garantir la transparence.
De même, le Conseil constitutionnel sénégalais avait déjà officiellement achevé l’étape de vérification des parrainages, puis validé les candidatures de 20 candidats, à l’exclusion de Sonko et de Wade.
La liste comprend le Premier ministre Amadou Ba, le candidat de la mouvance présidentielle Idrissa Seck, Mahammed Boun Abdallah Dionne, l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall et Bassirou Diomaye Diakhar Faye, le candidat de Sonko.
Ce dernier est toutefois détenu depuis avril 2023 pour « outrage à magistrat » et « diffamation ».
La décision a suscité des réactions mitigées, certains la saluant comme une mesure nécessaire pour garantir l’intégrité du processus électoral, tandis que d’autres la critiquaient comme étant motivée par des considérations politiques.
Karim Wade a décidé de porter son affaire devant les tribunaux internationaux.
Suite aux protestations de plusieurs candidats, dont Karim Wade, le Parlement a voté la création d’une commission d’enquête chargée d’examiner les décisions du Conseil constitutionnel concernant les candidatures à l’élection présidentielle.
L’objectif de cette commission est de faire la lumière sur d’éventuelles irrégularités ou actes de corruption de certains juges dans le processus de validation des candidatures, et de proposer des réformes pour renforcer l’intégrité du processus électoral à l’avenir.
La suite des événements sera beaucoup plus claire après l’avis tant attendu du Conseil constitutionnel et l’ouverture du dialogue annoncé, qui donne lieu à un débat houleux au sein de la classe politique et des intellectuels sénégalais, qui semblent s’accrocher à de grands principes pour défendre les institutions.
Sur la scène internationale, le Sénégal, représenté par la ministre de la Justice Aïssata Tall Sall, a été au centre des discussions du Conseil des droits de l’homme des Nations unies.
Le pays a défendu ses positions sur différentes questions, dont les droits des LGBT, affirmant son engagement en faveur des droits de l’homme tout en soulignant les spécificités culturelles et religieuses du pays.
Le Sénégal a également annoncé la dissolution du dernier détachement de la MINUSMA au Mali, marquant ainsi la fin de son engagement militaire dans cette mission de maintien de la paix.
Enfin, le président sénégalais Macky Sall s’est rendu en Mauritanie pour discuter de projets communs, notamment le démarrage imminent du projet d’extraction de gaz offshore en Afrique de l’Ouest, connu sous le nom de GTA.
La rencontre a également abordé des sujets tels que l’accord de pêche entre les deux pays et les questions de sécurité régionale.
Burkina Faso : Questions et défis persistants à multiples facettes
Le Burkina Faso a été le théâtre d’un certain nombre d’événements importants, soulignant les défis persistants auxquels le pays est toujours confronté.
D’une part, des attaques djihadistes dans le nord du pays ont causé la mort d’une douzaine de soldats et de civils dans au moins quatre incidents distincts en l’espace d’une semaine.
Ces attaques ont suscité une grande inquiétude tant au niveau national qu’international, avec une déclaration de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) déplorant la détérioration de la situation sécuritaire et suspendant le Burkina Faso de ses institutions.
De plus, les accusations portées par Human Rights Watch à l’encontre de l’armée burkinabé, concernant la mort d’au moins 60 civils dans des frappes de drones, présentées par les autorités gouvernementales comme étant dirigées contre des combattants djihadistes, ont ajouté une dimension supplémentaire à la crise.
Ces accusations ont soulevé de nombreuses questions sur l’utilisation des moyens militaires, notamment les drones Bayraktar, fabriqués en Turquie, et sur la protection des civils dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
D’une manière générale, ces événements mettent en lumière les multiples défis auxquels le Burkina Faso est confronté, notamment en matière de sécurité, de respect des droits de l’homme et de gouvernance politique.
Ils soulignent également l’importance de la vigilance internationale et de la coopération régionale pour relever ces défis complexes.
Le Burkina Faso reste confronté à de multiples défis alors qu’il devient une nouvelle arène du « grand jeu » entre puissances et intérêts divergents. Sur le plan de la politique intérieure et de la sécurité, de nombreuses questions restent en suspens.
Niger : Entre complexités politiques internes et partenariats diversifiés
La fermeture de l’ambassade de France au Niger a marqué un tournant dans les relations entre Paris et Niamey. Cette décision rare a été prise en même temps que le retrait des soldats français déployés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Les relations s’étaient détériorées depuis le coup d’État militaire de juillet dernier et le renversement du président Mohamed Bazoum.
Dans le même temps, les autorités nigériennes ont multiplié les mesures de rétorsion, expulsant notamment des ressortissants européens, membres de la vision EUCAP Sahel, une mission européenne de 120 personnes créée en 2012 pour renforcer la sécurité intérieure, et suspendant les activités de la Maison de la presse, dans un contexte de tensions croissantes entre le gouvernement militaire et la société civile.
Par ailleurs, le gouvernement nigérien a lancé des consultations régionales en vue d’un dialogue national inclusif pour définir la durée de la transition pour les militaires au pouvoir depuis le coup d’Etat de juillet.
Ces consultations ont réuni divers acteurs pour discuter des principaux enjeux de la transition : officiers du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, membres du gouvernement, chefs coutumiers et religieux des anciens rebelles touaregs, organisations de jeunesse, syndicats, ONG, etc.
Cependant, le régime militaire continue d’arrêter les chefs de gouvernement Mohamed Bazoum, lui-même toujours séquestré dans sa résidence présidentielle, alors que son fils a bénéficié d’une liberté provisoire le 8 janvier.
Ibrahim Yacoubou, ancien ministre de l’énergie du gouvernement présidentiel, a été arrêté à son retour au Niger.
Cependant, la situation sécuritaire reste préoccupante, comme en témoignent les frappes de drones effectuées par l’armée nigérienne en réponse à une attaque djihadiste dans le sud-ouest du pays, dans le village de Tiawa, non loin de la frontière avec le Burkina Faso.
Malheureusement, ces frappes ont fait des victimes civiles, ce qui a suscité des critiques et des appels à des enquêtes transparentes.
Enfin, le Niger a cherché à diversifier ses partenariats internationaux en annonçant une intensification de sa coopération militaire avec la Russie, suite à la visite du Premier ministre Lamine Zeine en Turquie, en Serbie puis en Iran.
Cette initiative intervient à un moment où le pays est à la recherche d’un soutien extérieur (équipement et expertise) face aux défis sécuritaires et politiques auxquels il est confronté.
Bénin : Tensions politiques et intensification de la lutte contre le terrorisme
Sur le plan politique, la Commission des lois de l’Assemblée nationale a rejeté une proposition de loi d’amnistie spéciale pour Reckya Madougou, Joël Aïvo et d’autres personnalités de l’opposition en exil.
Ce rejet, intervenu le 3 janvier 2024, a suscité des critiques de la part des initiateurs de la proposition, qui ont dénoncé une logique alignée sur celle du président Patrice Talon, farouchement opposé à cette demande.
Malgré ce rejet, la proposition sera soumise à la plénière, laissant planer le doute sur son sort ultérieur.
Sur le plan de la sécurité, le Bénin a intensifié sa lutte contre le terrorisme dans le nord du pays. Dans le cadre de l’opération Mirador, l’armée béninoise a déployé 3 500 recrues fraîchement formées pour contrer la menace terroriste.
Ces efforts ont déjà porté leurs fruits, avec la neutralisation de deux poseurs de bombes recherchés depuis plusieurs mois.
Ces actions s’inscrivent dans une stratégie plus large de renforcement de la capacité de l’armée à faire face à la menace djihadiste dans le pays.
Le gouvernement béninois prévoit également de recruter 1 500 militaires supplémentaires dans les prochains mois, pour atteindre l’objectif initial de 5 000 recrutements annoncé en avril 2023.
Tchad : Nouveau chapitre politique et enjeux électoraux
Succès Masra, ancien opposant au régime actuel, a été nommé Premier ministre par le président de transition Mahamat Idriss Déby Itno.
Cette nomination marque un tournant dans la politique tchadienne, puisqu’elle remplace Saleh Kebzabo, un opposant de longue date de l’ancien président Idriss Déby Itno.
Succès Masra, leader du parti Les Transformateurs, était connu pour sa forte opposition au régime militaire dirigé par le fils d’Idriss Déby Itno, ce qui l’a conduit à l’exil suite à la violente répression des manifestations d’octobre 2022.
Son retour au Tchad en novembre 2023, suite à un accord de réconciliation avec le gouvernement de transition, a marqué un nouveau chapitre dans la politique du pays.
Lors de sa première interview internationale, il a exprimé sa confiance dans la transition en cours et a évoqué la préparation des élections promises pour la fin de l’année 2024.
Entre-temps, le Mouvement patriotique du salut a désigné Mahamat Idriss Déby Itno, l’actuel chef de la junte, comme son candidat.
Cette décision a été contestée par l’opposition et la plateforme de la société civile Wakit Tamma.
Le nouveau gouvernement de transition, dirigé par Succès Masra, est composé de 41 membres, dont 5 ministres d’Etat et 11 secrétaires d’Etat.
Certains ministres ont conservé leur poste, tandis que de nouvelles nominations ont été faites, reflétant un désir de renouvellement de l’exécutif.
Des débats ont lieu sur la création d’une Agence nationale de gestion des élections (Ange), critiquée pour son manque d’indépendance.
Cette agence, si elle est mise en place, aura pour mission d’organiser toutes les opérations électorales dans le pays, mais sa composition et ses pouvoirs suscitent des inquiétudes quant à sa capacité à garantir des élections libres et équitables
Parallèlement, des initiatives éducatives sont prises, comme l’intégration des écoles coraniques dans le programme national officiel.
Cette initiative vise à assurer l’éducation dans le pays en offrant une éducation plus diversifiée aux élèves des écoles coraniques, tout en les protégeant des influences néfastes des groupes extrémistes, notamment Boko Haram.
Dans le même temps, près de 900 combattants du groupe rebelle tchadien UFDD sont rentrés dans le pays pour participer au processus de désarmement, conformément à un accord signé en 2022.
Cette initiative vise à réintégrer les ex-combattants dans la société et à promouvoir la stabilité dans le pays, bien que des défis subsistent quant à la réussite de la réintégration de ces combattants dans la vie civile.
Cependant, des tensions persistent dans le pays, notamment en ce qui concerne les discussions supposées sur l’accueil des réfugiés palestiniens, que le gouvernement tchadien a formellement rejetées.
Cette controverse souligne les enjeux politiques et humanitaires auxquels le Tchad est confronté, notamment en termes de politique étrangère et de gestion des réfugiés.
Enfin, le président de transition Mahamat Idriss Déby Itno a également effectué une visite officielle en Russie, cherchant à renforcer les relations bilatérales dans divers domaines, notamment l’agriculture et l’exploitation minière.
Mali : Évolution de la situation en matière de sécurité et positions diplomatiques
Le retrait complet de la MINUSMA, la mission de maintien de la paix des Nations Unies, a été salué par le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, comme un important pas en avant, malgré les nombreux défis rencontrés.
Toutefois, ce retrait intervient dans un contexte de tensions persistantes entre le gouvernement malien et les groupes séparatistes touaregs du nord, malgré la reprise effective de Kidal, qui constitue un succès politique et militaire pour le gouvernement de transition.
Dans le même temps, les autorités maliennes ont reçu une livraison de drones de la Turquie dans le cadre du renforcement des capacités de défense nationale.
Cette acquisition s’inscrit dans le cadre de la réorientation stratégique du Mali, marquée par une rupture avec l’ancienne puissance coloniale française et un rapprochement avec des partenaires tels que la Turquie et la Russie.
Toutefois, cette évolution suscite des inquiétudes quant à son impact sur la dynamique de la sécurité régionale et sur les relations diplomatiques avec les acteurs internationaux traditionnels, qui craignent une perte d’influence déjà amorcée depuis un certain temps.
En outre, des attaques récurrentes contre des villages peuls près de Ségou ont été signalées, soulignant les tensions intercommunautaires persistantes et les problèmes de sécurité auxquels le Mali est confronté.
Ces attaques ont été condamnées par l’association Tabital Pulaaku, qui a souligné la nécessité d’une action urgente pour protéger les civils et promouvoir la réconciliation entre les différents groupes ethniques du pays.
Enfin, la junte au pouvoir a annoncé la fin de l’accord d’Alger de 2015, considéré comme moribond depuis la reprise des hostilités dans le nord du pays.
Cette décision marque une nouvelle étape dans l’évolution politique du Mali et soulève des questions sur l’avenir du processus de paix et la stabilité régionale.
Face à cette situation, les autorités maliennes ont mis en place un comité de dialogue inter-malien dont l’objectif est de promouvoir une résolution pacifique des conflits internes.
Alors que les Touaregs avaient rejeté l’idée d’un dialogue inter-malien proposé par la junte au pouvoir, estimant qu’il remettait en cause l’accord de paix de 2015, les incertitudes persistent quant à l’avenir du processus de paix et de la stabilité régionale.
Cependant, des incertitudes persistent sur la composition et les objectifs concrets de ce comité, faisant douter de sa capacité à restaurer la paix et la stabilité dans le pays, malgré le lancement du dialogue inter-malien, dont les acteurs viennent d’être désignés et qui marque une nouvelle étape dans l’affirmation de la politique de souveraineté initiée par Bamako depuis le départ de la France.
Guinée : Entre les promesses de réconciliation et les attentes du public
En Guinée, le régime militaire dirigé par le colonel Mamadi Doumbouya a suscité attentes et inquiétudes en annonçant un référendum constitutionnel pour l’année 2024.
Cette initiative, présentée comme une étape vers le retour à l’ordre constitutionnel et l’organisation d’élections démocratiques, a été accueillie avec un certain scepticisme, compte tenu du contexte politique tendu du pays.
Le coup d’État de septembre 2021, qui a renversé le président Alpha Condé, a d’abord suscité des espoirs de changement, mais les récentes restrictions à la liberté de la presse et à l’accès à Internet ont suscité des inquiétudes quant à la direction que prendra la transition politique.
En effet, la répression croissante de la liberté des médias et de la censure en ligne a attiré l’attention de la communauté internationale.
Le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exprimé son inquiétude face à ces mesures, soulignant qu’elles ne respectaient pas les normes internationales en matière de droits de l’homme.
Des journalistes ont été harcelés et intimidés, et plusieurs d’entre eux ont été arrêtés. En outre, les autorités ont bloqué l’accès à plusieurs sites de médias sociaux et restreint l’accès à Internet, en invoquant des impératifs de sécurité nationale.
En réponse à ces restrictions, des manifestations ont eu lieu, dont une journée de mobilisation pour la liberté de la presse.
Cependant, les forces de sécurité ont violemment réprimé ces manifestations, arrêtant et intimidant des journalistes et des membres de la société civile.
La détérioration de la situation des droits de l’homme en Guinée, rapportée par la presse internationale, a conduit à une mobilisation accrue de la communauté internationale et des syndicats.
Les organisations de défense des droits de l’homme et les syndicats de journalistes ont demandé la libération des journalistes détenus, notamment Sekou Jamal Pendessa du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG), qui a été placé en détention provisoire, et le rétablissement des libertés fondamentales.
Selon un rapport du Comité pour la protection des journalistes, le nombre de journalistes incarcérés dans la région est passé de 31 en 2022 à 47 au 1er décembre 2023, soulignant les défis persistants auxquels sont confrontés les professionnels des médias dans de nombreux pays de la région.
Togo : Fin du mandat des députés et demandes politiques en suspens
Le mandat des députés togolais a expiré et aucune élection législative n’a été organisée à temps. Cette situation a suscité l’inquiétude de la société civile et des organisations non gouvernementales, qui ont appelé le Président Faure Gnassingbé à ouvrir un dialogue inclusif, une « large concertation », en vue de l’organisation d’élections libres et transparentes.
Parallèlement à ces préoccupations politiques, le décès de Monseigneur Philippe Kpodzro, figure de proue de l’opposition togolaise, a été annoncé. Monseigneur Kpodzro, qui a joué un rôle clé dans la Conférence Nationale Souveraine du début des années 1990, était un fervent défenseur de la démocratie et de l’alternance politique au Togo.
Son engagement pour la démocratie a été largement salué, mais sa disparition laisse un vide dans le paysage politique togolais.
En outre, les révélations selon lesquelles deux journalistes togolais ont été espionnés à l’aide du logiciel de cyber-espionnage Pegasus ont suscité des inquiétudes quant à la liberté de la presse et à la sécurité des journalistes dans le pays.
Cette affaire soulève des inquiétudes quant à l’utilisation abusive des technologies de surveillance par les autorités pour étouffer la dissidence et restreindre la liberté d’expression.
Gambie : Procès pour crimes contre l’humanité : Ousman Sonko devant la justice suisse
Ousman Sonko, ancien ministre gambien âgé de 55 ans, jugé en Suisse à partir du 8 janvier 2024 pour crimes contre l’humanité.
Il a été ministre de l’intérieur pendant dix ans sous la présidence de Yaya Jammeh, qui a dirigé le pays de manière autoritaire pendant 22 ans.
Sonko risque la prison à vie.
Ancien inspecteur général de la police, il a été limogé en 2016 et a demandé l’asile en Suisse.
L’ONG Trial International a déposé une plainte contre lui pour crimes contre l’humanité, ce qui a conduit à son arrestation en janvier 2017 et à sa détention provisoire depuis lors.
Il est accusé d’avoir participé, ordonné ou omis d’empêcher des meurtres, tortures, viols et détentions illégales entre 2000 et 2016. Le procès devrait durer environ un mois et le verdict devrait être rendu en mars.
Cameroun : Les enlèvements sont une préoccupation croissante dans la région de l’Extrême-Nord
Trois membres de l’ONG Première Urgence Internationale ont été enlevés mercredi à Yémé, dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun.
Les employés kidnappés sont de nationalité camerounaise et travaillent à Maroua, l’une des antennes de l’organisation dans le pays.
Conformément aux principes humanitaires de neutralité et d’indépendance, l’ONG se déplace régulièrement sans escorte de sécurité.
Depuis 2008, l’organisation est présente au Cameroun pour répondre aux besoins sanitaires, alimentaires et éducatifs des populations affectées par les attaques armées.
En février 2022, cinq membres de Médecins sans Frontières ont été enlevés avant d’être libérés un mois plus tard au Nigeria voisin.
Maderpost / Timbuktu Institute