Après la belle entrée en lice du Sénégal en Can Cote d’Ivoire 2023 face à la Gambie, des chroniqueurs sportifs sont revenus sur le management d’Aliou Cissé, ses choix et sa gestion du groupe.
FOOTBALL – Aliou Cissé ne cesse de se réinventer depuis le sacre des Lions en 2022. Une soif de victoire qui fait de lui l’entraineur sénégalais avec le plus de victoire en phase finale de coupe d’Afrique.
Aliou Cissé a réussi à égaler 29 ans d’histoire du football sénégalais après sa victoire contre la Gambie, sa 13e en 19e matchs de Can.
Entre la Can 1986 et celle de 2015, le Sénégal a eu 13 victoires en phases finales de Can. Aliou Cissé a donc réussi d’égaler ce record vieux de 29 ans, en seulement moins de 10 ans.
Ancien journaliste sportif établit en France, Moussa Sarr explique la métamorphose d’Aliou Cissé. In extenso l’intégralité de sa contribution.
“On s’est beaucoup moqué de lui à ses débuts. Son coaching a très souvent été remis en cause. Ses tâtonnements et ses changements programmés ont parfois fortement irrité une grande partie du public sénégalais.
Contrairement à beaucoup de sélectionneurs, Aliou Cissé n’est pas passé en club. Et il a trainé ça comme un boulet. En club, un entraîneur apprend au quotidien car il est régulièrement confronté à la difficulté. Ce qui n’est pas le cas en sélection où tu as moins de temps de bosser.
De Bounama Rasta (nom d’un lutteur sérère, pour tourner en dérision son coaching), il est aujourd’hui appelé El Tactico. Bien sûr, on n’ira pas jusqu’à le comparer à Jürgen Klopp ou Pep Guardiola, mais il faut concéder qu’il a beaucoup progressé et mûri.
Du gars que l’on décrivait comme étant austère et têtu (désolé du mot), il apparaît plus décontracté (il se permet même des blagues en conférence de presse) et ouvert. On a longtemps réclamé un technicien pour l’épauler.
L’arrivée de Pape Thiaw est donc à magnifier.
Sur le plan tactique, il sait désormais s’adapter. Il affûte ses armes et est moins prévisible. Malgré les absents et les baisses de forme, il a su trouver la bonne formule pour bien entrer dans la compétition et martyriser nos frères gambiens. Sa gestion de l’effectif et son audace sont à saluer.
Il n’était pas évident de lancer Lamine Camara dans le grand bain et de l’associer avec Pape Guèye dans un match crucial. A lui de continuer ses choix forts et d’impliquer tout le groupe. Un groupe meilleur que celui qui avait remporté la CAN. Un autre point positif à mettre à son crédit”.
Maderpost / Mamadou Ba