L’Afrique, continent où on constate plus de 200 coups d’Etat militaires de 1955 à nos jours, des évènements qui gangrènent le renforcement des règles démocratiques, fragilisent les institutions, constituent aussi une entrave pour l’accès au développement rapide. A cela s’ajoute également des coups d’Etat institutionnels qui menacent la république. « Un danger générique », selon Pape Demba Thiam, économiste, spécialiste de développement industriel intégré, souligne que « les coups d’état militaires, menace aussi les dictatures fondées sur le dévoiement d’institutions républicaines ».
TRIBUNE – Le danger générique que constituent les coups d’état militaires, menace aussi les dictatures fondées sur le dévoiement d’institutions républicaines, du fait de la fabrique de pauvreté structurelle qui s’en suit et fait se révolter les populations. Genèse
1. La manière dont, après les indépendances politiques officielles, des hommes politiques nationalistes, engagés à bâtir leurs économies sur leurs forces, ont été éliminés, montre que les ex-colonisateurs étaient attachés à la poursuite des mêmes objectifs que ceux de la colonisation: le pillage des ressources de l’Afrique, mais alors, à moindres coûts.
2. Comprendre comment les plus médiocres parmi des hommes de troupes incultes, peu instruits et issus de familles pauvres, ont été portés au pouvoir dans certains pays africains, par des coups d’état militaires sanglants, pour intimider et terroriser d’éventuels opposants, confirme que les ex-colonisateurs étaient prêts à perpétuer les mêmes méthodes de terrorisme d’état, tel qu’en atteste le massacre de Thiaroye.
Pour rappel, en Novembre 1944,
1300 tirailleurs ouest-africains qui ont contribué à libérer la France, sont rapatriés par l’armée française dans un camp militaire à Thiaroye, une banlieue de Dakar. Ils réclament le paiement de leurs soldes de captivité ainsi que diverses primes qui ne leur ont pas été versées. Le 1er décembre à l’aube, des coups de feu éclatent dans le camp. L’armée française évoque une mutinerie qu’elle a dû réprimer dans le sang. L’histoire retiendra qu’ils ont été massacrés “pour donner une leçon à d’autres”.
3. Il faut aussi comprendre que c’est de nos jours, le dévoiement d’institutions républicaines, conseillé ou organisé par des “experts” des ex-métropoles coloniales, qui permet d’assurer la survenue et le séjour au pouvoir, de personnages médiocres, mais acquis à la cause de la conservation des objectifs économiques, financiers et donc, politiques, des anciens colonisateurs.
C’est comme cela que même certaines alternances politiques dites démocratiques, ont été organisées par des élections qui assurent la victoire de dirigeants-néocolonisation-compatibles.
Une des illustrations en est que, malgré le fait que beaucoup de constitutions africaines sont copiées à partir de constitutions occidentales, elles permettent des tripatouillages qui sont inimaginables chez leurs ex-maîtres. C’est fait à dessein!
Le premier cas de la sorte est intervenu au Sénégal en 1981, avec la démission du Président Senghor qui décida d’autorité, qu’il sera remplacé par Diouf, son premier ministre, alors que constitutionnellement, c’était le président de l’assemblée nationale qui devait assurer l’intérim, pour organiser des élections présidentielles libres, dans les délais légaux.
Attaqué en anticonstitutionnalité, il fit voter par l’assemblée nationale qu’il contrôlait, une reforme de la constitution pour l’adapter à SA loi.
C’était un coup d’état institutionnel qui inspira d’autres politiciens africains.
Désastre historique!
Maderpost