Plusieurs députés ont invité mercredi le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation à faciliter la réouverture des universités publiques, en vue de la reprise des enseignements en présentiel.
ASSEMBLEE NATIONALE – Les députés réunis en séance plénière, pour l’examen et le vote du budget de ce département ministériel pour l’exercice 2024, ont réclamé la réouverture des universités publiques.
Le projet de budget du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation pour l’année 2024 est arrêté à 303 milliards 431 millions 815 mille 229 francs CFA.
Il est défendu par le ministre Moussa Baldé, en présence de ses collègues Mamadou Moustapha Ba et Samba Sy, respectivement en charge du Budget et des Relations avec les institutions.
Les débats débutés en début d’après-midi sont dirigés par Mamadou Lamine Diallo, l’un des vice-présidents de l’Assemblée nationale.
La reprise des enseignements en présentiel dans les universités publiques a été une préoccupation du député Bassirou Goudiaby, de Yewwi Askan Wi (YAW, opposition) qui a invité la tutelle à réfléchir sur “les mécanismes devant permettre la réouverture des universités’’.
Enseignant dans le supérieur, le parlementaire a aussi plaidé pour l’intégration de modules portant sur “les premiers secours’’ et l’installation d’incubateurs dans les établissements d’enseignement supérieur pour encourager l’entrepreneuriat chez les étudiants.
Déplorant les violences qui ont précédé la fermeture des universités notamment celle de Dakar, le député Mohamed Ayib Daffé (YAW) a noté que l’Etat a procédé à une “réponse institutionnelle violente’’, en procédant à une “punition collective’’.
“Le gouvernement n’a pas de problèmes avec les étudiants de Dakar, mais avec les auteurs d’actes de vandalisme’’, lui a répondu son collègue de la majorité Cheikh Seck.
Le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakar (BBY, majorité) Abdou Mbow insiste sur la question de la réouverture, ajoutant qu’il faudra au préalable assurer “les conditions de sécurité et de quiétude des étudiants’’.
Décrivant l’université Cheikh Anta Diop comme une “bombe à retardement’’, le député Woury Bailo Diallo (BBY, majorité) a insisté sur la nécessité de procéder à une “dépolitisation de l’espace universitaire’’.
Son collègue Ndary Loum (BBY) s’est aussi félicité de l’élargissement de la carte universitaire au Sénégal, à travers notamment les “nouvelles créations et l’ouverture des Instituts supérieurs d’enseignement professionnel, des espaces numériques ouverts’’.
Le ministre a été également interpellé par les députés sur le “foisonnement’’ d’établissements privés d’enseignement supérieur, en s’interrogeant sur leur habilitation et la nécessité “d’effectuer des audits aux fins de garantir à la fois la transparence et la qualité’’.
Répondant à cette question posée par le député Cheikh Seck (BBY), le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, a indiqué que la liste “des établissements agréés par l’État est disponible et sera publiée dans les journaux’’.
En termes de perspectives, Moussa Baldé a annoncé que son département ambitionne de mettre en place un “système interconnecté entre la plateforme de l’Office du baccalauréat et de la plateforme Campusen, afin que le basculement s’opère dès le lendemain’’ de la proclamation des résultats du baccalauréat.
Moussa Baldé a aussi parlé d’un plan stratégique doté d’un fonds d’impulsion de la recherche d’un montant de 600 milliards de FCFA pour une période décennale.
Cette stratégie, dont le lancement, est prévue lors de la première biennale sur la recherche et l’innovation du 28 au 30 novembre prochain devrait permettre d’insuffler une dynamique à travers l’impulsion d’un système d’autofinancement de la recherche.
La question du financement de la recherche a été notamment évoquée par le président de la commission Education, Jeunesse, Sports et Loisirs, Oumar Sy, du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi.
Maderpost / Aps