Donné perdant par les juges, ce samedi à Riyad, pour son premier combat de boxe, Francis Ngannou a fait plus que tenir tête à Tyson Fury. Alors que tout le monde voyait l’ancien champion de MMA ne pas faire le poids, il est allé au bout des dix rounds et a même envoyé son adversaire au tapis.
BOXE – Beaucoup plus difficilement que prévu, l’Anglais Tyson Fury (35 ans, 125 kg, 2,06 m, désormais 34 victoires, dont 24 avant la limite, 1 nul, 0 défaite), qui ne défendait pas son titre WBC des lourds, a battu aux points, deux juges à un (95-94, 95-94, 93-96), Francis Ngannou (37 ans, 123 kg, 1,93 m), samedi soir, devant 20 000 spectateurs à Riyad (Arabie saoudite).
Bien que Ngannou, qui a alterné les gardes de droitier et de gaucher, disputait son premier combat de boxe, il est sorti grandi, envoyant son adversaire au tapis au troisième round, se permettant même de chambrer le champion des lourds. Indéniablement, il s’était bien préparé physiquement et avait travaillé la technique. En revanche, Fury a déçu, s’est contenté du minimum et doit absolument se présenter dans une autre forme lors de son prochain combat programmé théoriquement le 13 décembre contre l’Ukrainien Alexandre Usyk, champion WBA-WBO-IBF.
Les deux hommes, avant d’arriver sur le ring, s’étaient assis sur un trône, vêtus d’un riche peignoir, une couronne sur la tête, chacun étant le roi de son sport. D’entrée, Ngannou n’était pas ridicule, surprenait. Il avançait, travaillant, mais ne trouvait pas la bonne distance face à Fury qui cherchait à le contrer. Le champion WBC le touchait durement au visage, mais sans l’ébranler.
Fury au tapis
Dans le deuxième round, Fury se mettait brièvement en position de gaucher. Ce n’était pas de la grande technique, avec l’Anglais n’hésitant pas à s’accrocher, mais il y avait de l’action. Dans le troisième, Ngannou réussissait un beau doublé du gauche au visage, mais sans effet. Il allait encore le passer à la tempe, alors que le champion WBC attaquait, et, cette fois, Fury s’effondrait sur le dos ! Il se relevait difficilement, et, après avoir été compté, repartait au combat, le gong ne tardant pas à sonner. Fury était encore bousculé dans la quatrième reprise, avant de retrouver son contrôle.
Dans le cinquième, il passait sa droite que le Camerounais accusait nettement. Pas habitué aux combats longs, l’ex-champion de MMA ralentissait dans le sixième. Dans le huitième round, il mettait pourtant de nouveau Fury en difficulté avec ses crochets au visage. Dans les deux derniers, Fury en faisait toujours peu, ne gênant le Camerounais que lorsqu’il se tenait à distance.
Son prochain adversaire, Usyk (36 ans, 1,91 m, 21 victoires, dont 14 avant la limite, 0 défaite), champion WBA-WBO-IBF, sera autrement plus redoutable. Leur combat, qui désignera l’incontesté champion du monde, ayant été signé en septembre et doit se tenir à nouveau à Riyad. Usyk assistera très certainement à la conférence de presse qui devait suivre dans la nuit la victoire de Fury. Lors de leur rencontre au dîner de gala vendredi, les deux hommes s’étaient donné l’accolade.
Alors que les combats d’encadrement s’étaient disputés en plein air devant près de deux mille spectateurs, Fury-Ngannou, et lui seul, avait lieu dans une salle de vingt mille personnes totalement pleine ! Sitôt le dernier combat fini, les médias avaient parcouru une centaine de mètres pour s’y rendre dans une belle cohue. Le centre du parterre était occupé par une estrade ronde, mais sans ring ! À partir de minuit et demi (une heure de plus qu’en France), des chanteurs et danseurs s’y succédaient dans une débauche de lumière. Étonnant. Et, à 1 heure, la scène se déplaça vers le fond de la salle, tandis que, du sous-sol, montait le ring ! Incroyable ! Et, sur l’espace tout autour, des employés s’empressaient d’y installer des tables pour les officiels et des chaises pour les VIP !
Maderpost / Igfm