Bobby Charlton est décédé à l’âge de 86 ans samedi. L’Angleterre perd l’un de ses plus grands joueurs, vainqueur de la Coupe du monde et Ballon d’Or en 1966.
FOOTBALL – Le « Sir » s’en est allé. Bobby Charlton est décédé samedi à l’âge de 86 ans. Considéré comme l’un des meilleurs joueurs de tous les temps, l’Anglais avait remporté le Mondial en 1966, le menant au Ballon d’Or la même année. Il est le grand artisan de la reconstruction de Manchester United, où il a joué 17 ans, entre 1956 et 1973 pour 249 buts inscrits.
Le milieu de terrain offensif a marqué l’histoire du football grâce à ses qualités dans le dernier geste. À la passe d’abord, mais surtout à la finition, bien aidé par sa lourde frappe de balle et sa maîtrise des ballons piqués, qu’il a popularisés.
La donne aurait pourtant pu être bien différente. Le 6 février 1958, les Red Devils reviennent de Belgrade, où ils viennent d’acquérir leur qualification pour les demi-finales de la Coupe des clubs champions. L’avion de la British Airways qui les transporte s’écrase sur la piste d’atterrissage de Munich, faisant 21 morts, dont 7 joueurs. Charlton sera, lui, sauvé par Harry Gregg, l’un de ses coéquipiers. Mais l’équipe est décimée.
Du talent et de la modestie
L’Anglais restera au club qui l’a recruté cinq ans plus tôt et attendra cinq années supplémentaires avant de soulever un trophée : la FA Cup, en 1963. Entre-temps, il est devenu l’une des coqueluches du pays, conquis par sa modestie malgré ses exploits sur le terrain. Ses nombreux buts en Championnat lui vaudront d’être régulièrement appelé en sélection. Il remportera d’ailleurs la Première Division en 1965, puis 1967, bien aidé par la nouvelle génération mancunienne, incarnée par Georges Best, qui l’amènera à gagner la Coupe des clubs champions en 1968.
Mais la consécration reste sans conteste 1966. Érigé comme l’un des leaders de l’Angleterre, chargée de gagner son premier titre mondial sur ses terres, le numéro 9 va briller. Et au terme d’un Mondial marqué par un arbitrage favorable aux locaux – qui ont joué tous leurs matches à Wembley – et d’un triplé de Geoffrey Hurst en finale face à l’Allemagne de l’Ouest (4-2), Bobby Moore soulève le premier trophée de l’histoire du pays.
Charlton récolte lui le Ballon d’Or pour la seule fois de sa carrière, avant d’échouer à la deuxième place les deux années suivantes. « Pas d’importance », explique à l’époque le milieu offensif, qui reste l’un des chouchous du public anglais, et a été anobli par la Reine Elizabeth II en 1994. Dès qu’il raccroche les crampons, en 1976, il revient à Manchester, pour devenir directeur sportif et technique du club pendant 39 ans.
Les dernières nouvelles du champion du monde dataient de 2020. Et elles n’étaient pas bonnes. Comme six de ses coéquipiers de 1966, Charlton annonçait être atteint de démence sénile. La fin a été dure, même s’il est resté entouré de ses proches, explique la presse anglaise. Mais qu’importe, Bobby demeurera à jamais dans les mémoires comme le « Sir » qui a mené l’Angleterre vers le plus grand succès de son histoire.
Maderpost / L’Equipe