Les produits pharmaceutiques comme la « methotrexate » ,utilisés pour traiter le cancer, seraitt en rupture dans les rayons de certaines pharmacies de la ville provoquant ainsi le calvaire chez les patients. Du côté de la pharmacie nationale d’approvisionnement, on rassure, rapporte L’Observateur, dans sa parution du jour.
CANCER – Dans ce reportage de L’Observateur une patiente du cancer raconte son calvaire dû à la rupture de médicaments anticancéreux.
La mine abattue, désemparée, Joséphine Faye malade du cancer est abasourdie. La patiente est au bord de la rupture. Installée sur l’une des chaises qui longent le couloir silencieux et glacial de l’hôpital Camp Thiaroye, Joséphine a le regard vide. Rongée de l’intérieur, la patiente au teint basanée ne sait plus à quel saint se vouer.
La jeune mariée est traumatisée. Ses frêles épaules ne supportent plus le poids d’un quotidien morbide. Engloutie par un flot de désespoir, la jeune dame ne contient plus ses larmes. Une méchante tumeur l’a mise à terre. « Jetais en état de grossesse de trois semaines. C’était ma première grossesse en tant que nouvelle mariée. Malheureusement, une tumeur a mis un terme prématuré à ma grossesse. J’avais ce qu’on appelle une grossesse molaire. C’est une sorte de tumeur qui a mis un terme précipité à ma grossesse », explique la jeune dame dans les colonnes du journal de GFM.
La trentaine à peine révolue, Joséphine Faye, fourre dans une combinaison bleue a bas larges, tient entre ses mains un mouchoir jetable, la jeune mariée ne cesse de se moucher. Entre ses mains, les résultats de ses analyses. Et malheureusement, les nouvelles ne sont pas bonnes. « J’ai fait un curetage complet et malgré le traitement, je continue de saigner La, je dois subir un traitement de vingt mois », s’attriste la patiente, son foulard noir dépose sur l’épaule traine à même le sol sans qu’elle ne s’en rende compte. En plus de trainer cette maladie qui lui prend toutes ses forces, la jeune dame bute sur un autre problème.
Celui de la disponibilité des médicaments, Sortie de la salle de consultation, son médecin lui a prescrit la « Folinate de calcium » (lederfoline) qui est le principal actif de son traitement.
La boite contenant 30 comprime coute 8700Fca. Mais, depuis plusieurs semaines, impossible pour la jeune femme de s’en procurer. « Depuis deux semaines, je cherche ce médicament mais il est introuvable. Et sans ce principale actif, le médecin ne peut pas connaitre l’évolution de ma tumeur » s’indigne la patiente, le visage abattu.
Fortement affectée par le manque de médicaments, Joséphine Faye s’étrangle de colère et se ronge les ongles. Le pouce dans la bouche, Joséphine Faye se désole : « cette rupture de médicament est inadmissible. J’ai un cancer et il me faut impérativement ces médicaments pour poursuivre mon traitement. Je ressens de forte douleur au bas-ventre, J’ai aussi des migraines incessantes. Je vis au jour le jour. »
A côté, son médecin traitant semble préoccupé. Trouvé dans son bureau, la blouse blanche a un regard perçant. La barbe bien taillée, les lunettes bien visées, Benoit Ndong explique l’importance de ces médicaments qui sont aujourd’hui en rupture.
Le « lederfoline » et la « methotrexate » sont très importants dans la prise en charge de la tumeur. Le premier a pour rôle d’atténuer les effets secondaires de la metrotexate injectable qui, pour sa part, soigne la tumeur. Chaque quinze jours, elle doit aire des analyses. Et si les patients ne peuvent pas s’en procurer la maladie peut empirer, renseigne le docteur Ndong.
Aujourd’hui la menace est réelle. L’alerte, maximale. Les malades atteints de cancers traversent les pires moments de leur vie. Depuis quelques temps, ils peinent à se soigner correctement. La cause ? La rupture des médicaments traitant le cancer comme la « methotrexate » injectable et le « lederfoline ».
« Parce que je ne prends plus correctement mon traitement, mon organe génital secrète un liquide nauséabond et sanguinolent »
Le mal est profond et les conséquences de cette rupture sont dramatiques. Assise au fond du couloir de l’hôpital de Thiaroye, la patiente Joséphine Faye est très fragile.
Depuis la rupture de ces médicaments, la sante de la jeune mariée se dégrade au fil des jours. Souffrant d’une tumeur qui la ronge l’affecte physiquement et moralement, la jeune dame peine à mettre la main sur les médicaments nécessaires à son traitement. Résultat ? Son état de santé se dégrade de jour en jour. « J’ai des secrétions vaginales qui sont très gênantes. Je suis obligée de porter tout le temps des serviettes hygiéniques. Cette odeur est tellement forte que je ressens de la puanteur qui m’escorte partout », souffle Joséphine Faye. Affligée, elle poursuit : « Mon médecin m’a ouvertement dit que ceci n’est pas normal. Et qu’il fallait trouver très rapidement les médicaments comme la « methotrexate » pour arrêter les saignements », confie telle.
Interpelle sur la situation évolutive de la tumeur de la patiente, le docteur Serge Benoit Ndong ne cache pas ses inquiétudes. « La tumeur dont souffre la patiente sécrète du sang, c’est ce qui explique les pertes sanguinolentes. A la base, cette tumeur n’est pas maligne, mais cette rupture de ‘’ methotrexate ‘’complique le traitement. L’avant dernier analyse était positive avec un taux de 300%, mais avec cette situation de rupture, le taux du sang est de 400% », déplore le soignant.
FATOU NDIAYE DEME, DIRECTRICE DE LA PHARMACIE NATIONAL D’APPROVISIONNEMENT.
Les médecins sont disponibles dans les publiques. Malgré la rupture confirmée par plusieurs pharmaciens, la Directrice de la pharmacie nationale d’approvisionnement, Fatou Ndiaye Dème, rassure les populations.
Selon elle, les médicaments anticancéreux sont disponibles dans les structures publiques et certaines officines privées. « La pharmacie nationale d’approvisionnement ne cesse de rassurer les populations sur la disponibilité des produits cancérigènes dans les établissements publics et certaines officines privées. L’Etat et le ministre de la Santé font des efforts pour soutenir les patients », informe la Directrice de la Pharmacie nationale d’approvisionnement.
Maderpost / L’Observateur