Les besoins de financement pour la collecte des arachides et du coton graines, au titre de la prochaine campagne de commercialisation, sont estimés à une centaine de milliards de francs Cfa, selon Moustapha Ba, ministre des Finances et du budget, qui présidait hier la troisième réunion du Conseil national du crédit (Cnc).
AGRICULTURE – La prochaine campagne de commercialisation agricole a été hier au centre des débats de la troisième session du Conseil national du crédit (Cnc). Ce point de l’ordre du jour, explique le ministre des Finances et du budget, «revêt une importance capitale». En effet, en réunion de Conseil des ministres du mercredi dernier, le Président Macky Sall a instruit le gouvernement «à engager, avec les acteurs du secteur agricole, le processus de mise en place des dispositifs de collecte, de conservation et de commercialisation des productions agricoles (notamment l’arachide) au regard du niveau de développement des cultures et des récoltes attendues». Ainsi, Mamadou Moustapha Ba a-t-il demandé «aux directeurs généraux de La Banque agricole (Lba) et de la Banque nationale pour le développement économique (Bnde), principales banques impliquées dans le financement de la commercialisation agricole, de faire le point des mesures prises ou envisagées par leurs banques en vue de faire face aux besoins exprimés par les acteurs». Le ministre renseigne que «les besoins de financement pour la collecte des arachides et du coton graines, au titre de la prochaine campagne, sont estimés à une centaine de milliards de francs Cfa».
Pour rappel, au titre de la subvention des intrants agricoles, l’Etat du Sénégal a injecté «100 milliards de francs Cfa dont 39 pour les engrais, 28 pour les semences, 17 pour les céréales et les espèces diverses, 7 pour les semences de pomme de terre, 2, 3 milliards pour le soutien aux producteurs de coton». D’après le ministre, cette enveloppe a permis de relever le niveau de la subvention entre 37, 50 et 100% selon le type d’intrants (semences ou engrais), contre 50 et 55% en 2022.
Embellie dans le secteur bancaire et de la microfinance
Outre ce point à l’ordre du jour, la situation des secteurs bancaire et de la microfinance a été abordée lors de cette rencontre. Et sur lesquels secteurs, Mamadou Moustapha Ba a relevé une «bonne tenue des principaux indicateurs d’activité et de rentabilité». A preuve, souligne le ministre, «les encours de crédits des banques ont progressé de 14, 5% en glissement annuel pour s’établir à 6891 milliards de francs Cfa à fin juin 2023. La qualité du portefeuille s’est améliorée, le taux des créances en souffrance nettes des provisions ressortant à 3, 5% du total des crédits».
Il note une «rentabilité des capitaux propres des banques satisfaisante, qui s’établit à 15, 1% en 2022 contre 15, 3% en 2021». Ce profil, dit-il, «se maintient sur le premier semestre 2023». Quid du plan prudentiel ? Il souligne que «les banques sont globalement en conformité par rapport aux normes fixées, un résultat remarquable dans le contexte de la fin de la transition vers les normes Bâle 2 et Bâle 3 dans l’Umoa depuis le 1er janvier 2023. Le ratio de solvabilité moyen s’élève ainsi à 13, 4% à fin juin 2023 pour une norme minimale de 11, 5%».
Concernant le secteur de la microfinance, Moustapha Ba dira que «l’encours des crédits distribués aux sociétaires et clients a progressé de 18% en glissement annuel, en s’établissant à 608 milliards à fin juin 2023. La qualité du portefeuille s’est également sensiblement améliorée, le taux brut de dégradation s’établissant à 6, 38% en juin 2023 contre 8, 11% à fin juin 2022. La situation prudentielle est globalement satisfaisante». «En dépit des multiples et récents chocs, le secteur bancaire local demeure solide (…) Dans le cas du Sénégal, cette confiance tient notamment à la résilience de l’économie liée à la maîtrise du déficit budgétaire (qui devrait se situer à 4, 9% à fin 2023 contre 6, 1% à fin 2022). Le déficit budgétaire est projeté à 3, 9% en 2024.
Au-delà de cette consolidation budgétaire, le gouvernement reste déterminé à renforcer le cadre de gestion et réduire les vulnérabilités de la dette publique dont le stock est ressorti à fin 2022 à 68, 2% (en deçà du plafond communautaire de 70%)».
Maderpost / LeQuotidien