Le président Macky Sall a souligné, mardi à New York, l’urgence de mobiliser les moyens nécessaires pour combler le déficit d’accès à l’eau potable sur le continent africain.
NEW YORK – Intervenant au lancement de la campagne dénommée « Combler le fossé, investir dans l’eau » en marge de la 78e session de l’Assemblée générale ordinaire des Nations unies, le chef de l’Etat sénégalais a rappelé 320 millions des 780 millions des personnes n’ayant pas accès à l’eau potable dans le monde vivent en Afrique.
« Ce chiffre cache des disparités suivant les pays, mais traduit un besoin urgent de mobiliser tous les moyens disponibles afin de combler le déficit ; surtout que les projections montrent qu’au rythme actuel, l’Afrique n’atteindra pas à l’horizon 2030 les ODD liés à l’eau et à l’assainissement », a déclaré Macky Sall.
Il a signalé que le lancement de cette campagne donne l’occasion, après le 9e Forum mondial de l’eau tenu à Dakar en mars 2022, de remettre cette question vitale au cœur de l’agenda international.
Le président sénégalais n’a pas manqué de saluer la résolution du 1er septembre 2023, par laquelle l’Assemblée générale décide de convoquer en 2026 une Conférence internationale sur l’eau et l’assainissement pour accélérer la réalisation de l’ODD 6.
« Cela risque d’impacter négativement d’autres secteurs aussi vitaux que la santé, l’éducation et l’alimentation. C’est la raison pour laquelle voulons-nous nous mobiliser pour enrayer cette tendance », a ajouté Macky Sall.
Il a fait observer que cette situation justifiait la mise en place d’un Panel international de haut niveau pour les investissements dans le secteur de l’eau en Afrique, et le Partenariat pour l’investissement dans l’eau en Afrique.
« L’un et l’autre visent à soutenir la campagne de mobilisation des ressources et appuyer l’Union africaine dans la mise en œuvre des recommandations du Panel », a fait valoir le président Sall, en insistant sur le fait que l’objectif était de mobiliser au moins 30 milliards de dollars (près de 18.500 milliards de FCFA) par an d’ici à 2030 afin de combler le gap.
Il a indiqué que tous les leviers devaient être activés, en citant notamment les ressources publiques internes, celles issues de coopération bilatérale et multilatérale et de partenariats publics-privés.
Le chef de l’Etat sénégalais a dans le même temps appelé à davantage vulgariser des solutions encore faiblement valorisées comme le recyclage et le dessalement de l’eau, et à promouvoir les technologies d’utilisation rationnelle de la ressource, notamment dans l’agriculture et l’industrie.
« La campagne que nous lançons ici est le point de départ d’une course contre la montre. La prochaine étape c’est la finalisation du Plan d’action pour l’investissement dans le secteur l’eau en Afrique, afin de procéder à son lancement en marge de la COP 28 de Dubaï », a-t-il souligné.
Selon lui, sa mise en œuvre pour une première évaluation à la Conférence sur l’eau et l’assainissement de 2026, avant le rendez-vous des ODD en 2030 est la prochaine étape du processus.
Maderpost / Aps