Ça tourne au vinaigre entre Ouaga, la capitale burkinabè et Paris qui aurait vu son nouvel ambassadeur refusé par les autorités locales, rapporte Le Monde.
BURKINA FASO – Les rapports entre Ouagadougou et Paris sont loin du dégel, la « grogne anti-française agite le pays depuis plusieurs mois » s’endurcit au regard de ce qu’en dit Le Monde.
Sputnik Afrique, officiellement créé par Moscou parle en tout cas de « nouvelle passe d’armes entre Paris et Ouagadougou ». On apprend ainsi que Mohamed Bouabdallah, 45 ans, censé devenir le nouvel ambassadeur français au Burkina, « n’aurait pas reçu la bénédiction des autorités pour prendre ses fonctions », selon Le Monde.
Le diplomate devait remplacer Luc Hallade, pris en grippe par la population et certains officiels, dont le départ avait été demandé par Ouagadougou. Mais les dirigeants burkinabés n’auraient pas donné le feu vert à cette nouvelle nomination, ce qui devrait forcer Paris à se creuser la tête pour proposer un autre candidat.
Pour couronner le tout, les effectifs de l’ambassade de France ont été réduits, Paris craignant pour la sécurité de ces agents, comme l’explique une source au quotidien français.
« Nous continuons d’adapter notre dispositif diplomatique à la situation sécuritaire qui se dégrade au Burkina Faso. Le nombre des agents déployés à l’ambassade a, de ce fait, été réduit », rapporte-t-on ainsi à Paris.
Sentiment anti-français
Le départ du précédent ambassadeur avait été l’un des feuilletons de l’hiver au Burkina Faso. Le diplomate avait auparavant multiplié les boulettes, parlant notamment de guerre civile dans le pays, ou s’en prenant aux réseaux sociaux, accusés d’être une « caisse de résonnance » au sentiment anti-français dans le pays. Suffisant pour les autorités du Burkina de sonner la fin de récréation.
Ces sorties ayant provoqué la colère dans les hautes-sphères politiques mais aussi chez la population, le départ de l’indélicat diplomate était une question d’heures, ce d’autant que plusieurs manifestations avaient ainsi eu lieu pour demander son départ illico presto.
Pour ne rien arranger, les manifestants avaient investi et saccagé les Instituts français implantés à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso.
Devant cette grogne anti-française, Luc Hallade avait finalement été rappelé par Paris pour consultation, début janvier.
Pour ne rien lâcher et faire comprendre à Paris que la bamboula française était terminée au Burkina, les manifestants avaient dénoncé la présence militaire au Burkina, provoquant une remise en question des accords de défense entre Ouagadougou et Paris.
Face à la pression, la France avait mis officiellement fin aux opérations de la force Sabre, fin février. Le contingent, ayant compté jusqu’à 400 hommes à ses plus belles heures, était présent dans le pays depuis 15 ans.
Maderpost / Sputnik